L’année 2011 n’a pas été de tout repos pour le monde politique, tant au niveau national qu’au niveau international.
L’imbroglio politico-judiciaire DSK
Parmi les événements politiques qui ont défrayé la chronique nationale, le scandale DSK a le plus marqué les esprits. L’inculpation de l’ancien patron du FMI à New York pour « agression sexuelle » sur une femme de ménage de l’hôtel Sofitel, Nafissatou Diallo a fait la « Une » de la presse étrangère et française. Les journalistes du monde entier se sont fait l’écho d’un véritable « coup de tonnerre », « séisme » ou encore « tsunami » politique, pour faire allusion à la « mort politique » prématurée de Dominique Strauss-Kahn, jusqu’alors favori des sondages pour l’élection présidentielle en
France.
L’affaire DSK a éclaté aux Etats-Unis le samedi 14 mai 2011. Dominique Strauss-Kahn a été interpellé par la police américaine à l’aéroport JFK de New-York à 16h45, heure locale, juste avant son décollage pour Paris à bord du vol Air France 23. L’on retiendra l’image « choc » qui a fait le tour du monde montrant l’ancien patron du FMI menotté et escorté par des policiers américains, le regard renfermé et le visage abattu. Cette arrestation a fait suite à une plainte déposée par la femme de chambre guinéenne Nafissatou Diallo, 32 ans, qui alléguait avoir été violée dans la suite 2806 au 28e étage de l’hôtel Sofitel de Manhattan dans lequel le Français séjournait.
Une plainte a été déposée et l’ex-directeur du FMI a été inculpé d’« agression sexuelle, de séquestration de personne et de tentative de viol ». Jeudi 19 mai, DSK a ensuite été placé en résidence surveillée après avoir passé quatre jours sous les verrous. Après moult rebondissements, il a été libéré sur parole, le 1er juillet, l’accusation étant gravement fragilisée. Le procureur de New-York Cyrus Vance a remis en cause la crédibilité de l’accusatrice Nafissatou Diallo. Les charges portées à l’encontre de DSK se sont effondrées, voire abandonnées, car la plaignante a été soupçonnée d’avoir menti ou inventé sa présumée agression. Déboutée au pénal, la présumée victime a engagée de nouvelles poursuites au civil qui sont toujours en cours.
Entretemps, le 5 juillet, une autre affaire de mœurs impliquant Dominique Strauss-Kahn a fait son apparition en France. La journaliste et romancière Tristane Banon a porté plainte contre le politicien socialiste pour tentative de viol. Après une intense bataille médiatique, l’accusation de la Française n’a pas tenu la route et elle a décidé d’abandonner la partie. Cependant, les ennuis judiciaires ne se sont pas arrêtés là pour Dominique Strauss-Kahn. Son nom a aussi été cité par la presse nationale dans un autre dossier : l’affaire du Carlton de Lille mêlant prostitution de luxe et proxénétisme. Cette nouvelle affaire a fait l’objet d’un vif démenti du couple Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair qui dénoncent un acharnement médiatique.
Procès et condamnation de l’ancien président Jacques Chirac
Dans le registre des actualités qui ont marqué l’année 2011 figurent le procès et la condamnation le 15 décembre de l’ancien président Jacques Chirac dans l’affaire des « emplois fictifs », une première dans les annales de la République. Après avoir joui d’une immunité pénale pendant ses deux mandats à l’Elysée, l’ex-chef de l’Etat a été déclaré coupable de « détournement de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d’intérêt ». La justice lui reprochait d’avoir orchestré entre 1992 et 1995 la création de 28 emplois fictifs alors qu’il était maire de Paris. Quoique absent à son procès pour raison de santé, Jacques Chirac a écopé de deux ans de prison avec sursis, du jamais vu dans l’histoire de la France.
Le scrutin « inédit » de la primaire socialiste
Toujours au niveau national, l’élection primaire du Parti socialiste a fait sensation cette année dans le paysage politique français. Un scrutin « inédit » organisé le 9 et 16 octobre qui a abouti à l’investiture de François Hollande et qui a vu la montée en puissance d’une autre figure du PS Arnaud Montebourg, devenu le troisième du PS derrière Martine Aubry. Tandis que la malheureuse candidate à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal a été rayée de la liste des prétendants.
L’arrivée de Christine Lagarde au FMI
Alors que le FrançaisDominique Strauss-Kahn s’en est allé, emporté par une affaire judiciaire, un autre ressortissant français a fait son entrée au sommet de l’instance dirigeante du FMI (Fonds Monétaire International). Il s’agit de l’ancienne ministre de l’Economie Christine Lagarde. Pour la première fois depuis la création de l’institution, une femme accède au poste de directeur général, et ce, avec le soutien quasi unanime de la communauté internationale.
L’annonce des candidatures à la présidentielle de 2012
A un an de l’élection présidentielle de mai 2012, plusieurs prétendants se sont fait connaître officiellement, entre autres, le socialiste François Hollande, l’ancien premier ministre Dominique de Villepin, l’écologiste Eva Joly, le président du MoDem François Bayrou, la patronne du FN Marine Le Pen… Cependant, l’actuel président Nicolas Sarkozy ne s’est pas encore prononcé, mais tout porte à croire qu’il briguerait un second mandat à l’Elysée.
La chute de Berlusconi, Ben Ali, et Moubarak, et la mort de Kadhafi et Ben Laden
Sous la pression de l’Union européenne à cause de la crise de la dette, Cavalière Silvio Berlusconi, en mal de popularité dans l’opinion, a dû se résoudre à la démission de ses fonctions de président du Conseil italien le samedi 12 novembre 2011.
Dans le chapitre international, le printemps arabe marqué par le soulèvement populaire a alimenté les actualités. Cet événement qui a fait tâche d’huile dans les pays arabes a sonné le glas de plusieurs dictatures. On se souviendra de la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier au Maroc, le premier pays secoué par la révolte à la suite de la mort d’un marchand ambulant qui s’est immolé par le feu. De même, l’Egyptien Hosni Moubarak, lui aussi chassé par la rue, a dû quitté le pouvoir le 11 février après des semaines de mobilisation sans précédent.
De toutes les répressions menées en Afrique du Nord, l’épisode le plus sanglant est survenu en Libye. Dans son dernier bilan, l’ONU a fait état de 6 000 morts, dont 3 000 recensés dans la capitale Tripoli, haut lieu d’affrontements meurtriers entre les rebelles et les forces gouvernementales. L’effusion de sang s’est finalement estompée avec la mort le 20 octobre de Mouammar Kadhafi, tué d’une balle dans la tête près de sa ville natale de Syrte.
Autre date marquante de l’année 2011 est sans doute celle du 1er mai qui a vu disparaître l’ennemi numéro un des Etats-Unis, le chef d’Al Qaïda Oussama Ben Laden. Il a été tué d’une balle dans la tête dans la nuit de dimanche 30 avril à lundi 1er mai, dans la ville d’Abbottabad, au Pakistan, lors d’une opération menée par des forces spéciales américaines, avec l’appui des commandos pakistanais.