Alors que la "guerre des cartels" fait rage au Mexique avec déjà plus de 28 000 morts, une jeune étudiante en criminologie a pris les rennes de la police d’une localité proche de Ciudad Juarez, ville où la violence atteint des sommets.
Agée de 20 ans, mariée et jeune maman, Marisol Valles a été nommée chef de la police de Praxedis Guerrero, une ville mexicaine de 10 000 habitants ravagée par la violence liée au crime organisé. Séparée du Texas uniquement par le fleuve Rio Grande, la localité est l’un des points de passage les plus importants pour alimenter le marché américain. Ainsi, plusieurs cartels s’y affrontent pour s’en assurer le contrôle et ce malgré la présence de policiers. La région est alors régulièrement le théâtre de violence en tout genre allant de simple règlement de compte aux guérillas urbaines.
Mais dans cette région où même les forces de l’ordre ne sont pas en sécurité, Marisol Valles s’est portée candidate pour un poste où deux de ses prédécesseurs se sont fait tuer. "Elle était la seule candidate à un poste que personne ne voulait", précise d’ailleurs la mairie. "Au Mexique, aujourd’hui, nous avons tous peur, avec tout ce qui se passe. Mais il ne faut pas se laisser terrasser par la peur. Je me suis engagée parce que je veux que mon fils vive dans une société différente de celle que nous connaissons", avance la jeune femme déterminée.
Marisol Valles a annoncé qu’elle suivrait une politique de prévention plutôt que d’affronter directement les cartels. D’ailleurs, que pourrait-elle bien faire avec une petite équipe de 13 policiers dont l’équipement se résume à une voiture de patrouille, trois fusils automatiques et un pistolet ? Face à ce budget en matière de sécurité qu’elle juge ridicule, la jeune femme a lancé un appel aux autorités de l’État du Chihuahua pour lui fournir plus de moyens.
Il est à noter qu’en début de semaine, 3 policiers ont été tués et 2 blessés par des tireurs qui ont pris pour cible une voiture de patrouille dans la ville voisine de Ciudad Juarez.