Selon un premier bilan, la puissante explosion qui a eu lieu dans une usine d’engrais de Texas lundi 15 a fait 5 à 15 morts et plus de 160 blessés. Un manquement sur la gestion des risques est évoqué ce jeudi.
Au lendemain de la tragédie ayant secoué West, une ville du Texas, les autorités locales ne sont pas encore en mesure de livrer un bilan précis concernant le nombre de personnes ayant péri dans cette explosion.
On parle actuellement de 5 à 15 morts, étant donné que « plusieurs pompiers qui s’étaient rendus sur l’incendie, juste avant l’explosion, manquent toujours à l’appel », rapporte 20 minutes citant comme source la chaîne CNN. Quant aux blessés, ils se chiffreraient actuellement à quelque 160.
L’origine de cet incident, qui a aussi soufflé entre 60 à 80 habitations, n’a pas encore pu être décelée. Alors que le responsable de la police locale considère désormais l’usine comme une scène de crime, le maire de la ville, lui, a déclaré que rien ne permet de dire que l’explosion soit autre chose qu’un accident.
Intervenu sur 20 minutes, Benoît Sallé, expert en assistance et conseil en incendie et explosion à l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), a fait part de son analyse. « Dans une usine d’engrais chimique, on trouve du nitrate d’ammonium, connu pour ses propriétés détonantes, mais aussi pour son utilisation dans la fabrication d’explosifs.
L’ammoniaque mise en présence du feu peut déclencher une explosion dès que la température est proche de 300° C. Le foyer de l’incendie de l’usine devait atteindre les 1.500°C. Les conditions étaient largement requises pour déclencher la détonation. L’incendie est le facteur déclenchant », a-t-il indiqué.
En ce qui concerne l’intensité de la détonation, ce spécialiste d’expliquer que cela proviendrait probablement d’une quantité importante d’ammonium stockée dans l’usine, un fait qui pourrait encore occasionner d’autres explosions comme le soutiennent les secouristes engagés sur le site.
Les risques sont bien réels, souligne-t-on, en raison de la présence de nombreux foyers d’incendies dans le quartier où se situe l’usine.
Peu importe l’origine de cette explosion, les médias américains dénoncent tout de même un non-respect des normes de sécurité sur le site, fait savoir le Figaro. En effet, cette usine avait déjà fait l’objet de nombreuses interpellations de la part des autorités de l’État et fédérales.
En 2006, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) lui avait collé une amende pour « non-conformité avec les obligations découlant des normes fédérales, notamment en ce qui concerne la mise en place d’un plan de gestion des risques ».
La même année, la Commission de la qualité de l’environnement au Texas avait ordonné une enquête après avoir senti une forte odeur d’ammoniac provenant du site. Un mur avait été par la suite érigé entre la route et l’endroit où les fûts contenant l’ammoniac, étaient entreposés. A l’époque, les responsables de l’usine affirmaient que ces deux fûts incriminés ne présentaient aucun danger pour la population environnante. Depuis, l’usine n’a plus fait l’objet d’une inspection, révèlent encore les médias locaux.
Par ailleurs, un élan de solidarité s’est aussitôt organisé sur le terrain et notamment à travers le web où des personnes de bonne volonté ont manifesté leur disponibilité à accueillir ceux qui ont perdu leur maison dans l’accident jusqu’à ce que des structures soient mises en place par les autorités.
Pour sa part, le Pape François a invité, depuis Rome, toute la population du monde entier à se joindre à lui pour une chaîne de prière en faveur des victimes et de leurs familles.