Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a publié ce vendredi 27 mai les premières informations provenant des boîtes noires du vol AF 447, qui s’est abîmé dans l’Atlantique sud le 1er juin 2009, à l’origine de la mort de 228 personnes, parmi lesquelles le Réunionnais François Henry et son amie Céline.
Le rapport du BEA retrace les dernières minutes de l’avion avant le crash, sans tirer des conclusions sur les causes de la catastrophe.
A 2h01 (temps universel), le commandant de bord a quitté le cockpit pour prendre son repos, laissant ses deux copilotes aux commandes. A 2h06, les hôtesses et les stewards ont été informés que "dans deux minutes là, on devrait attaquer une zone où ça devrait bouger un peu plus que maintenant". A 2h10, le pilotage automatique se désengage. L’avion est alors monté jusqu’à 38 000 pieds, puis l’alarme de décrochage s’est déclenchée. L’avion a effectivement décroché mais le tableau de bord affichait, pendant moins d’une minute, deux vitesses différentes, l’une d’elle indiquant une chute brutale de la vitesse.
Le commandant est revenu dans le poste de pilotage "environ 1 minute 30 après le désengagement du pilote automatique", souligne le BEA. Les pilotes ont tout fait pour tenter de stabiliser l’appareil, mais sans succès. A 2h12, le pilote aux commandes déclare "je n’ai plus aucune indication" et son collègue "on n’a aucune indication qui soit valable". Et les enregistrements s’arrêtent là. Il était 2h14.
Les pilotes ont donc lutté pendant plus de quatre minutes avant que l’Airbus A330 d’Air France ne s’abîme dans l’océan Atlantique. La descente a durée 3 minutes 30 avant que l’avion ne touche la surface de la mer. "Les moteurs ont fonctionné et toujours répondu aux commandes de l’équipage", précise le rapport du BEA. Après le désengagement du pilotage automatique,"les ordres du pilote en fonction ont été majoritairement de cabrer", rapporte le BEA.
Les enquêteurs ont décidé de procéder à cette publication dans le but d’informer les familles des victimes et le public, mais aussi pour éviter des "informations parcellaires et souvent approximatives".
"Cette note décrit de manière factuelle l’enchaînement des évènements qui ont conduit à l’accident, et présente de nouveaux faits établis", indique le communiqué du BEA. Et d’ajouter : "les premières analyses seront développées dans le rapport d’étape dont la publication est prévue à la fin du mois de juillet". Cependant, les causes de l’accident ne devraient pas être connues pour bientôt. Elles "seront déterminées après un long et minutieux travail d’enquête", d’après BEA.