Les chiffres connus jusqu’ici sur les mortalités dues au paludisme seraient amoindris par rapport à la réalité. Dans une étude parue dans la revue médicale The Lancet vendredi et rapportée par Le Figaro, l’équipe du professeur Christopher Murray, de l’université de Washington à Seattle (Etats-Unis), indique que cette maladie fait plus de 1,2 millions de victimes dans le monde entier, dont les 42% seraient des adultes.
En raison de multiples défaillances dans l’identification de certains décès, le nombre exact des morts du paludisme a été souvent sous-évalué, essentiellement dans certains pays en manque d’infrastructures médicales ou de registres d’état civil. Mais une équipe américaine conduite par le professeur Christopher Murray a trouvé un autre outil permettant de cerner le problème.
En usant d’une technique appelée "autopsie verbale", consistant à interroger les proches d’une personne récemment décédée afin d’identifier les réelles causes de sa mort. Ainsi, en comptabilisant le nombre de morts dû à cette maladie entre 1980 et 2010, l’équipe du professeur a décelé presque le double du chiffre fourni par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour la seule année de 2010, ils avaient noté 1,2 millions de décès alors que l’OMS avait enregistré de son côté 655 000 morts à la même période.
La même étude a révélé que le paludisme n’a cessé de faire encore plus de victimes dans le monde, essentiellement en Afrique depuis 1985 pour arriver à 1,8 millions de décès en 2004. Depuis ce pic alarmant, les actions d’éradication de la maladie se sont vues multiplier, conduisant à une réduction de 32% du taux de mortalité entre 2004 et 2010.
Par ailleurs, les enfants en bas âges ne sont pas les seules victimes de cette maladie. Il a été remarqué effectivement que les adultes ayant succombé au paludisme représentent tout de même 42% des décès. Cependant, l’étude a soulevé que le paludisme n’a pas épargné quelque 700 000 enfants africains de moins de 5 ans en 2010.
"Les efforts pour éradiquer la maladie doivent continuer avec le soutien des donateurs", concluent les auteurs de cette étude dans leur rapport.