La démission de Dominique Strauss-Kahn, sur fonds de scandale de mœurs, a lancé plus tôt que prévue la course à la présidence du Fonds Monétaire International (FMI). Si en France, la ministre de l’Economie Christine Lagarde fait bonne figure, d’autres pays européens avancent, quant à eux, leurs pions. Tandis que les pays émergents se posent en challengers.
Les dés sont jetés pour tenter de trouver un successeur à Dominique Strauss-Kahn. Les tractations vont bon train. Pour sa part, l’Europe n’entend pas se laisser faire pour conserver la direction du FMI qui lui revient traditionnellement depuis la création de l’institution. En France, le nom de la ministre de l’Economie Christine Lagarde est sur toutes les lèvres. "Nicolas Sarkozy pourrait faire un joli pied de nez au PS en plaçant un de ses ministres phare au poste de DSK", a-t-on laissé entendre dans l’entourage du chef de l’Etat, selon Le Figaro qui ne cite pas ses sources.
Jeudi 19 mai, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que " l’Union européenne, dont les États membres sont ensemble le premier actionnaire du Fonds, est en mesure de présenter une candidature de très grande qualité. ". La ministre de l’Economie n’a pas été citée nommément, mais son nom a été régulièrement évoqué ces dernières heures. " L’Europe doit faire le choix de l’unité ", souligne le communiqué de la présidence française. Pour le moment, aucune date n’a été fixée pour la nomination d’un nouveau patron du FMI. Mais selon certaines indiscrétions, le " candidat idéal " de l’UE pourrait être désigné lors du Sommet de G8 prévu les 26 et 27 mai prochains à Deauville.
D’autres candidats européens figurent néanmoins parmi les mieux placés pour succéder à Dominique Strauss-Kahn, à l’image de l’ex-président de la Bundesbank allemande Axel Weber. Cependant, Christine Lagarde n’a pas à s’inquiéter de cette candidature allemande car elle bénéficie d’un soutien de taille au pays de Goethe, incarné par la chancelière Angela Merkel, a rapporté jeudi 19 mai le quotidien Handelsblatt. En Italie, Silvio Berlusconi trouve en Madame Lagarde " un excellent choix pour diriger le Fonds ". Mardi 17 mai, un diplomate européen, très au fait des discussions au FMI, a révélé que la Française est "certainement une candidate crédible", mais "on attend de voir si le président Nicolas Sarkozy la présente". Pour leur part, les Etats-Unis disent vouloir " une succession rapide ".
En revanche, les spéculations autour de la succession de Dominique Strauss-Kahn ne se limitent pas à l’Europe. Les pays émergents comme l’Inde et le Brésil entendent aussi faire valoir leurs ambitions, selon les informations de RFI. " Le monde a changé, et il est nécessaire que ce changement se reflète au sein de cette institution avec la participation des pays émergents ", a-t-on revendiqué.