3 ans après avoir été frappée par un terrible séisme qui a tué 220 000 Haïtiens, l’île compte encore 350 000 habitants vivant dans des camps de fortune.
Le 12 janvier 2010, à 16 h 53, un séisme de magnitude 7 dévastait Port-au-Prince et ses environs détruisant en un instant les bâtiments officiels, les hôpitaux et plusieurs bidonvilles. Lors de cette catastrophe 220 000 Haïtiens sont morts, 300 000 blessés et 1,3 million de sans-abris réfugiés dans des camps d’urgence.
Trois ans après le séisme, le bilan de la reconstruction est mitigé. L’aéroport de Port-au-Prince a été reconstruit et les camps les plus visibles de sans-abri ont été démantelés. Mais plus de 350 000 personnes vivent toujours dans 496 campements de fortune.
Les conditions de vie des réfugiés n’ont cessé de se dégrader à mesure que les organisations non gouvernementales (ONG) étrangères pliaient bagage et que les intempéries détérioraient les tentes. Au rythme des relogements, il restera encore 230 000 réfugiés dans les camps dans un an, selon les Nations unies.
La situation sanitaire empire elle aussi. L’épidémie du choléra a fait 7800 morts depuis son apparition sur l’île en 2010. Elle a connu une recrudescence en fin d’année dernière, lors du passage de l’ouragan Sandy.
Il y a six jours, une autre mauvaise nouvelle est venue accabler Haïti. Le Canada a annoncé le gel de son aide. "Notre aide ne sera pas un chèque en blanc", a averti le ministre canadien de la coopération, Julian Fantino. Il a déploré "la lenteur du développement en Haïti, principalement due aux institutions gouvernementales", et fustigé l’incapacité des Haïtiens à assurer leur propre gestion – jusqu’au ramassage des ordures – alors que "le taux de chômage est très élevé".
Source : Le Monde