Une semaine après le passage de Sandy, la famine et le choléra menace actuellement la population haïtienne.
Haïti reste dans le chaos après le passage de Sandy dans la nuit du 24 octobre. 15 personnes sont toujours portées disparues. 18 personnes se remettent toujours de leur blessure et 51 morts déjà enregistrés, d’autres tragédies menacent à présent la population locale.
Après le passage de Sandy, la crise alimentaire s’est amplifiée, exposant la population à une grande famine. Notamment celle de la partie Sud où près de 70% des récoltes et de nombreux bétails ont été balayés par de graves inondations, selon le ministère haïtien de l’agriculture. Rappelons que dans la nuit du 24 octobre, 50 cm de pluie s’est abattue dans le Sud et l’Ouest du pays en 24 heures.
« Un désastre agricole » décrit Kechner Toussaint, maire d’Abricots, une petite ville se trouvant dans le Sud-ouest d’Haïti. A ce rythme, la famine pourrait s’abattre sur l’île « dans les prochains jours », craint-il.
La détérioration des conditions sanitaires, elle aussi, est une autre question. Les autorités et les organismes internationaux qui œuvrent dans le pays s’attendent à une recrudescence encore plus dévastatrice du choléra, une épidémie qui a déjà causé 7 400 morts dans cette région et frappé 600 000 habitants depuis octobre 2010.
« Dans certains quartiers de Grand’Anse, les puits et les latrines ont été inondés par la pluie, ce qui facilite le développement de la maladie », constate Jean-Michel Vigreux, directeur de Care Haïti. Cette organisation avance que 7 départements haïtiens accusent déjà une forte hausse de cas de choléra. Parmi eux, celui de Port-au-Prince où 86 malades ont été recensés auprès des camps de réfugiés.
La situation pourrait être encore pire dans les régions qui, suite aux intempéries, restent inaccessibles jusqu’à présent. Le seul moyen de s’y rendre reste l’hélicoptère, ce qui rend difficile les missions d’évaluation et l’assistance médicale à la population.
« Nos premières évaluations sanitaires sous-estiment sûrement la gravité de la situation », reconnait Jean-Michel Vigreux.
Sources : Le Monde, Le Figaro