La société américaine de biotechnologie Geron Corporation a annoncé le traitement d’un patient avec des dérivés de cellules souches embryonnaires. Une première dans le monde.
Un volontaire paralysé victime de lésions de la moelle épinière a reçu une première injection de dérivés de cellules souches. Les chercheurs espèrent ainsi que ces cellules puissent régénérer les cellules nerveuses endommagées de la moelle pour permettre au patient de retrouver la sensibilité et la faculté de bouger. Plusieurs millions de dérivés de cellules souches vont être injectés au patient pendant 7 à 14 semaines au niveau des vertèbres à la hauteur du thorax. Il s’agit ensuite pour les scientifiques d’évaluer la tolérance du malade et de savoir comment les cellules vont se transformer et s’adapter. C’est la première fois qu’un tel traitement a été prodigué à un homme. Les rats de laboratoire paralysés ayant servi de cobaye ont été capable de se mouvoir après injections de cellules souches. En plus de ce volontaire traité au Centre hospitalier Shepherd à Atlanta en Géorgie, 7 autres patients vont recevoir le même traitement.
Les cellules souches embryonnaires sont des cellules indifférenciées capables de se multiplier indéfiniment et d’engendrer toutes les cellules spécialisées du corps. D’un côté, elles présentent ainsi un grand espoir pour les personnes paralysées ou celles atteintes de maladies dégénératives jusque-là incurables telles la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer.
D’un autre côté, la recherche sur la cellule souche embryonnaire révèle un problème délicat d’éthique humaine. Aux Etats-Unis, des groupes religieux et des conservateurs s’opposent notamment à la méthode de prélèvement de ces cellules effectué sur l’embryon humain au premier stade de son développement.
Ainsi, même si l’administration Obama a levé en 2009 les restrictions sur l’utilisation de fonds publics pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires, imposées en 2001 dès le début du mandat de George W. Bush, un juge fédéral a obtenu en août dernier le gel des fonds gouvernementaux. Néanmoins, cette décision a été suspendue en appel permettant la poursuite des recherches. Toutefois, ce principal problème d’éthique devrait être contourné grâce à la possible utilisation des cellules souches adultes de l’épiderme.