Hier, la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss Kahn d’agression sexuelle, de séquestration et et de tentative de viol a été entendue pendant huit heures par le Procureur de Manhattan. Selon différents médias, l’entretien a notamment porté sur une conversation téléphonique compromettante qu’elle a eue avec un détenu le lendemain des faits présumés. Après plus de deux mois de silence, la jeune femme doit faire une déclaration publique ce jeudi.
Mercredi 27 juillet, Nafissatou Diallo a été entendue pendant huit heures par le procureur de Manhattan. Cet interrogatoire a essentiellement été axé sur la conversation téléphonique compromettante que l'accusatrice de DSK aurait eue avec un détenu au lendemain des faits présumés.
Le New York Times a en effet révélé que Nafissatou Diallo avait téléphoné, le lendemain de l'agression présumée, à un ami emprisonné en Arizona pour une affaire de drogue. Toujours selon le New York Times, elle aurait affirmé en parlant de DSK : "Ce type a beaucoup d'argent, je sais ce que je fais".
Suite à ces révélations, l'accusation a tout simplement vacillé avant d'entraîner la libération sur parole de l'ex leader du PS. Hier, c'est cette conversation téléphonique qui a retenu toute l'attention du Procureur. A la sortie du tribunal de Manhattan, l'avocat de Nafissatou Diallo - Me Kenneth Thompson - a établi sa version des faits.
"Certaines choses ont été mélangées dans cette citation qui a été donnée au New York Times. (...). Nous avons écouté cet enregistrement et il montre que la victime n'a jamais prononcé ces mots".
Restée silencieuse depuis l'interpellation de l'ex-patron du FMI qu'elle accuse de crimes sexuels, Nafissatou Diallo s'est montrée au grand jour pour la toute première fois dimanche 24 juillet à travers deux interviews accordés à la chaîne de télévision ABC et à l'hebdomadaire Newsweek. La femme de chambre de l'hôtel Sofitel n'a pas hésité à raconter comment elle a été forcée à pratiquer une fellation à l'ancien ministre français. "Il tenait ma tête, j'étais par terre je n'arrivais pas à me relever", assure-t-elle. Elle dit avoir ensuite craché sur la moquette.
Depuis le 14 mai dernier (date des faits présumés), Nafissatou Diallo était restée dans l'anonymat avant de passer à l'offensive dimanche pour empêcher que l'affaire ne se finisse par un non-lieu. Agée de 32 ans, la jeune femme a décidé de briser le silence et à la suite de ce témoignage choc, le Procureur a demandé un nouveau report de l'audience qui était prévue le 1er août prochain et ce, pour les besoins de l'enquête.