L’élection de l’Assemblée constituante de dimanche a été marquée par des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Dix personnes sont mortes dont deux adolescents.
Les Vénézuéliens étaient appelés à voter dimanche pour élire une nouvelle assemblée voulue par le président Nicolas Maduro, mais fortement contestée par l’opposition. La tension régnait tout au long de la journée.
Le scrutin pour élire les 545 membres de la future Assemblée s’est déroulé dans le chaos et les affrontements entre les manifestants et l’armée. Plus de 230 000 soldats avaient été déployés partout au pays pour protéger les bureaux de vote. Avant même l’ouverture des bureaux de vote, un candidat à l’Assemblée constituante et un dirigeant de l’opposition ont été tués. José Felix Pineda, un avocat de 39 ans a été surpris pendant la nuit par un groupe d’individus qui ont fait irruption chez lui, avant de lui tirer dessus. Les autorités n’ont pas évoqué les motifs de ce meurtre. Ricardo Campos, secrétaire de la jeunesse de la formation d’opposition Action démocratique, a quant à lui été abattu lors d’une manifestation à l’aube. Selon un bilan du Parquet, au total dix personnes, dont deux mineurs, ont perdu la vie. En matinée, sept militaires ont été blessés par un engin explosif dans des affrontements violents avec des manifestants à Caracas.
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L’opposition, qui boycotte l’élection n’a présenté aucun candidat, avait appelé à un rassemblement massif à Caracas, ainsi qu’à dresser des barricades dans tout le pays. "Nous ne reconnaissons pas ce processus frauduleux, pour nous il est nul, il n’existe pas", a déclaré le leader de l’opposition Henrique Capriles, en appelant à une marche lundi contre ce qu’il a qualifié de "massacre" et de "fraude" électorale. Il appelle également à manifester dans la capitale, mercredi, jour de la mise en place de la Constituante. Plusieurs pays s’opposent également à ce scrutin : les Etats-Unis, la Colombie, le Panama, le Pérou, l’Argentine et le Costa Rica ont annoncé qu’ils ne reconnaîtraient pas la Constituante. Le Canada a dénoncé l’élection comme "antidémocratique".
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