L’organisation des proches de personnes disparues et des victimes sous le régime d’Augusto Pinochet a toujours accusé l’armée d’avoir gardé le silence sur les crimes commis par les militaires de 1973 à 1990. Se faisant écho de cette indignation de la population, la Présidente Michelle Bachelet, a appelé l’armée à rompre le silence.
La Présidente chilienne, Michelle Bachelet, hausse le ton. Face à la réticence des uns et le silence des autres sur les crimes commis sous le régime d’Augusto Pinochet, elle a interpellé, il y a quelques jours, les citoyens à sortir de leur silence "Cela suffit, le silence !". Elle somme surtout l’armée à dire enfin la vérité. Parce qu’ "Il y a des gens qui connaissent la vérité sur de nombreux cas non résolus", a-t-elle lancé.
Cet appel intervient à la suite de l’arrestation des ex-militaires accusés pour le meurtre atroce d’un photographe américain en 1986, brûlé vif, qui a suscité l’indignation de la population. "Le Chili demande (à l’armée) de suivre l’exemple du soldat Fernando Guzman et d’aider à soulager toute cette douleur", a lancé la Chef de l’Etat.
Guzman est un ancien militaire ayant servi le régime du général Augusto Pinochet. Il est inculpé dans l’affaire du meurtre du jeune photographe américain qui se trouvait à l’époque avec une jeune chilienne de 18 ans, Carmen Gloria Quintana dont le corps a été brûlé à 60%. Devant le juge, il a avoué avoir menti sur les déclarations que lui et ses collègues ont faites lors de l’enquête sur le meurtre.
Comme Carmen Gloria Quintana qui a heureusement survécu à ce drame, la Présidente Michelle Bachelet, a été victime de la torture des militaires sous le régime de Pinochet. Son père a été tué. Au moins 40.000 autres personnes ont été victimes de la torture entre 1973 et 1990 au Chili. Plus de 3.200 autres ont été tuées, portées disparues.