La mère du suspect numéro un dans la fusillade d’Ottawa s’est livrée dans une longue lettre adressée au quotidien National Post. "Il était fou", explique-t-elle.
Alors que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) estime que l’attaque perpétrée par Michael Zehaf Bibeau a été menée pour des motifs idéologiques et politiques, sa mère, Susan Bibeau, affirme que son fils souffrait d’un "mal-être général" et d’un "déséquilibre mental" dû à un abus de drogues.
Dans une longue et émouvante lettre datée du dimanche et envoyée au quotidien canadien National Post, dont les détails sont rapportés par Le Point, la mère du tueur explique que son fils était atteint de troubles psychiques importants. Cet acte était lié à la folie et non au terrorisme, a-t-elle écrit, sans dédouaner l’action de son fils pour qui "la seule issue était la mort". "Je suis horrifiée par les actes de mon fils, j’en suis malade", assure-t-elle dans sa lettre.
"Il se sentait coincé, incapable de vivre dans sa vie telle qu’elle était, incapable de pouvoir vivre celle qu’il voulait", explique Mme Bibeau qui souligne que seule sa santé mentale qui s’était dégradée à cause de sa dépendance à la drogue pouvait expliquer cette tragédie. Des documents de justice révélaient d’ailleurs vendredi dernier que Michael Zehaf Bibeau avait cherché à plusieurs reprises à se faire enfermer.
Dans sa lettre, Susan Bibeau avait aussi mentionné que la police avait par erreur annoncé que son fils voulait aller en Syrie. Mike Cabana de la police fédérale a reconnu, dans les médias, cette erreur, mais la police n’a pas jugé nécessaire de la rectifier puisque, selon lui, les candidats au jihad en Syrie passent souvent par l’Arabie saoudite ou la Turquie.
En réalité il n’avait pas demandé un passeport pour aller en Syrie mais en Arabie saoudite pour "étudier l’islam et le Coran". Son passeport lui avait été refusé. Pour sa mère, ce refus pourrait également expliquer son geste. "J’essaie de comprendre les motivations de mon fils, et je crois que le refus de lui délivrer un passeport l’a poussé" à commettre cet acte irréparable, explique-t-elle.
En conclusion de sa lettre, Susan Bibeau précise qu’elle ne tente pas d’excuser les actions de son fils mais veut seulement donner des explications au public. Elle présente également ses excuses à tous les canadiens et surtout à la famille du défunt soldat, le caporal Nathan Cirillo. "Je ne peux pas exprimer la tristesse que je ressens", écrit-elle. "Il n’y a rien que je puisse faire pour réparer les dégâts que mon fils a causés".
Le bureau du premier ministre n’a pas été convaincu par les propos de Mme Bibeau. "Il s’agissait d’une attaque terroriste. Il a attaqué deux institutions canadiennes, soit le soldat qui montait la garde au Monument commémoratif de guerre et le Parlement, et il a épousé une idéologie extrémiste et comme la police l’a indiqué, il s’était radicalisé", a indiqué à La Presse Canadienne un porte-parole du premier ministre Stephen Harper.