Le gouvernement malien a annoncé jeudi soir l’apparition de "trois cas suspects" de fièvre hémorragique virale. Ils ont été placés en isolement en attendant les résultats des analyses au virus d’Ebola.
Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le gouvernement malien a annoncé que "dans le cadre de la surveillance de l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola déclarée en Guinée, les équipes socio-sanitaires déployées sur le terrain ont permis de déceler trois cas suspects" au Mali, pays frontalier de la Guinée, aujourd’hui en proie à l’épidémie d’Ebola.
"Sur les trois cas suspects, des prélèvements biologiques ont été effectués. Les échantillons prélevés ont été envoyés pour analyse au laboratoire de référence du CDC d’Atlanta, aux Etats-Unis. En attendant les résultats de ces analyses, les sujets ont été placés dans une unité d’isolement où ils reçoivent des soins appropriés. A l’heure actuelle, leur état de santé s’améliore", a continué le gouvernement malien dans son communiqué, massivement relayé par la presse nationale, dont Le Parisien et L’Express.
Face à l’apparition de ces "trois cas suspects" de fièvre hémorragique virale, les autorités maliennes appellent la population à ne pas céder à la panique. Un peu plus tôt, le ministre malien de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, a porté à la connaissance du public l’existence de ces cas et a lancé un appel au calme.
"Des échantillons ont été prélevés et envoyés à l’extérieur pour analyse. Nous attendons les résultats que nous publierons immédiatement" une fois les résultats de tests au virus d’Ebola connus, a affirmé Ousmane Koné, qui se veut rassurant.
Le spectre de la fièvre Ebola plane sur Mali, qui ne fournit pour le moment aucune information sur l’origine éventuelle de ces cas suspects. Ce pays est limitrophe de la Guinée, où sévit dernièrement une épidémie de fièvre hémorragique virale, qui a fait au moins 84 morts parmi les 134 cas recensés depuis le début de l’année. C’est le sud du pays, considéré comme le foyer de cette maladie, qui a payé le plus lourd tribut, à en juger le dernier bilan officiel émanant du gouvernement guinéen.
Au total, 35 de ces cas ont été formellement confirmés comme étant liés à Ebola. Le Parisien précise qu’il n’existe aucun vaccin ni traitement contre ce virus hautement contagieux et souvent mortel.
Dans les pays voisins de la Guinée, plusieurs cas suspects avaient été annoncés, dont deux ont été testés positifs à l’Ebola au Liberia, mais tous les tests se sont révélés négatifs en Sierra Leone.
Par précaution, les cas suspects sont systématiquement placés en isolement en attendant les résultats des analyses au laboratoire. "Le concept de cas suspect ne veut pas forcément dire maladie de fièvre hémorragique à virus d’Ebola", a expliqué le gouvernement malien dans son communiqué.
"Un site d’isolement pour la prise en charge (des cas suspects et confirmés, s’il y a lieu) a été installé dans la périphérie de la ville de Bamako et d’autres sont en cours d’installation dans d’autres localités", et "les dispositifs de surveillance épidémiologiques restent renforcés sur le terrain. Les équipes socio-sanitaires déployées sont dotées d’équipements de protection individuelle et de médicaments pour la prise en charge de cas suspects", a poursuivi le communiqué.
Le gouvernement malien invite la population locale à "éviter les déplacements non nécessaires vers les zones d’épidémie", et à respecter les mesures d’hygiène et de protection individuelle, qui sont "indispensables à la prévention de la maladie".