La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, par la voie de sa porte-parole, envisage des sanctions si la crise ivoirienne n’est pas rapidement résolue. Cette annonce a été faite hier au siège bruxellois de l’Union. La diplomate n’a toutefois donné aucune précision sur la nature de ces éventuelles sanctions.
De son côté, le président français Nicolas Sarkozy a de nouveau appelé le président Laurent Gbagbo à démissionner. Il a invité l’ancien président à quitter le pouvoir au nom du respect de la volonté du peuple.
"La volonté des Ivoiriens doit être respectée. C’est la position de toute la communauté internationale et de tous les Etats voisins de la Côte d’Ivoire", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue hier à New Delhi (Inde). Sarkozy a affirmé s’être entretenu avec Laurent Gbagbo au téléphone une fois au cours du week-end.
"Je lui ai tenu le langage suivant : c’est à lui de choisir le rôle qu’il veut tenir dans l’Histoire. Il a organisé ces élections, elles se sont bien déroulées, aucune contestation n’est possible et il doit maintenant laisser le pouvoir au président-élu, Alassane Ouattara", a-t-il raconté à la presse.
Le Chef d’Etat français a par ailleurs indiqué que Paris restait "très vigilant" sur la sécurité des Français résidant en Côte d’Ivoire.
L’investiture de Laurent Gbagbo s’est tenue samedi, faisant fi de l’appel de la communauté internationale exigeant son départ pour laisser la place à son rival Alassane Ouattara qui a été élu démocratiquement et reconnu notamment par les Nations Unies, l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Union africaine, la CEDEAO… Mis au ban de la communauté internationale, Laurent Gbagbo s’entête et se targue du soutien de l’armée.
Pour sa part, Alassane Ouattara continue de revendiquer sa victoire et a remis son serment écrit samedi avant de nommer son premier ministre en la personne de Guillaume Soro, ancien proche collaborateur de Laurent Gbagbo.
Le médiateur de l’Union africaine Thabo Mbeki a été dépêché en urgence en Côte d’Ivoire dimanche et lundi pour tenter de trouver un consensus, mais sans succès.
L’armée ivoirienne a annoncé hier la réouverture des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays. Elle les avait fermées jeudi soir par peur d’éventuels débordements suite à l’invalidation par le Conseil constitutionnel des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale indépendante, désignant Alassane Ouattara comme vainqueur du second tour de la présidentielle.
En outre, Laurent Gbagbo a reconduit lundi le couvre-feu nocturne instauré avant la présidentielle du 28 novembre, jusqu’au 13 décembre. Les pro-Ouattara sont à nouveau descendus dans la rue de la capitale Abidjan hier pour laisser éclater leur colère. Ils ont érigé des barricades et enflammé des pneus.