Plus de 9 000 enfants combattent aux côtés des deux forces belligérantes qui s’affrontent depuis mi-décembre au Soudan du Sud, selon l’ONU, qui évoque des faits pouvant constituer de crimes de guerre.
Pas moins de 9 000 enfants soldats participent activement au combat dans l’interminable conflit armé qui sévit au Soudan du Sud. Ils ont été recrutés et envoyés au front par les forces des deux camps adverses qui s’affrontent depuis mi-décembre dans ce pays.
En déplacement à Juba, ce mercredi 30 avril, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Navi Pillay a dénoncé ces faits qui, selon elle, peuvent constituer de crimes de guerre.
"Plus de 9 000 enfants ont été recrutés au sein des forces armées des deux camps", a déclaré la responsable des Nations unies, qui a dénoncé de nombreuses exactions commises par des troupes de deux camps. Elle a indiqué qu’au moins 32 écoles sont tombées aux mains des forces belligérantes, une vingtaine de centres de soins ont été attaqués, et de nombreuses femmes et filles sont victimes de viols et d’enlèvements. Pis, des meurtres d’enfants se multiplient lors de massacres de civils perpétrés tant par les éléments de l’armée loyale au président Salva Kiir que par ceux des forces fidèles à l’ancien vice-président Riek Machar.
"Jusqu’où cela doit-il encore empirer avant que ceux qui peuvent mettre fin à ce conflit, particulièrement le président Kiir et M. Machar, décident de le faire ? ", s’est interrogée Mme Navi Pillay.
La Haut-Commissaire de l’ONU s’est alarmée de la situation de ce pays, qui se retrouve aujourd’hui " au bord de la catastrophe", selon ses propres termes. Elle a tiré la sonnette d’alarme face aux violences qui rappellent dangereusement le génocide commis en 1994 au Rwanda.
"Le mélange mortel de griefs mutuels, d’appels à la haine et de tueries de représailles (...) semble prêt à entrer en ébullition et (...) ni les dirigeants sud-soudanais ni la communauté internationale ne semblent réaliser à quel point la situation est désormais dangereuse", s’est-elle inquiétée.
"Ce conflit dérape dans une violence grave qui échappe à tout contrôle", a estimé pour sa part le Conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, selon qui l’ONU ne permettra pas "un autre Rwanda" au Soudan du Sud.