La peine de mort a été requise contre Ben Ali, ancien président tunisien, par le procureur du tribunal militaire du Kef (nord-ouest).
Au grand étonnement des avocats, même ceux de la partie civile, le procureur du tribunal militaire du Kef a requis la peine capitale pour l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Ce magistrat a aussi demandé les "sanctions les plus sévères possibles" à l’endroit de 22 autres accusés qui sont tous des anciens hauts responsables du régime , poursuivis pour la mort d’au moins 22 personnes à Thala et Kasserine, en janvier 2011.
"Ben Ali n’est pas l’acteur principal de ces homicides, il est poursuivi pour complicité et pourtant le procureur requiert contre lui une peine plus importante que contre ceux qui sont poursuivis pour homicides", s’est étonné l’un des avocats des familles des victimes, Me Abderraouf Ayadi. "Je pense que la justice essaye de trouver un compromis avec les familles des martyrs plutôt que de faire un procès équitable, il n’y a pas de volonté de connaître les véritables responsables", s’est-il indigné.
"Ce procès ne tient pas sur le fond et sur la forme", a estimé, pour sa part, Othman Oueslati, avocat de l’ancien ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem, également mis en cause dans cette affaire de tuerie. Ce magistrat a soutenu que son client n’avait "jamais reçu des instructions de Ben Ali pour tuer".
Pour mémoire, ce sont les témoignages faits par Mohamed Ghannouchi, le Premier ministre tunisien de l’après Ben Ali, en janvier dernier qui ont été à l’origine de l’implication de l’ancien président dans ce procès de Kef. Il affirmait devant le tribunal avoir supplié Ben Ali de cesser la répression de tirs à balles réelles contre les civils à Kasserine mais ce dernier lui aurait répondu qu’il s’agit là d’un "légitime défense".
Le 9 janvier, des éléments de la police tunisienne ont tiré à l’endroit des foules descendues dans les rues de Thala et de Kasserine, villes voisines, dans le centre-ouest du pays, environ à 300 km de la capitale de Tunis. Bilan des échauffourées : 22 morts
Les premiers foyers de contestation ont été signalés dans la région de Sidi Bouzid où des étudiants manifestaient contre le chômage mais les mouvements ont très vite gagné les autres villes conduisant à la fuite en Arabie saoudite de Ben Ali le 14 janvier 2011.
Source : tempsreel.nouvelobs.com