Au moins trois puissantes explosions ont été entendues la nuit dernière à Tripoli, des signes évidents de la reprise des bombardements de l’Otan après trois jours de trêve. La pression s’accentue sur Mouammar Kadhafi, qui ne montre aucune volonté d’abandonner le pouvoir et les combats.
La capitale libyenne a passé une nuit mouvementée mardi 14 juin alors que cela faisait déjà trois jours qu’on n’entendait plus de bombardements dans la ville. L’agence officielle libyenne Jana précise que les frappes de l’Otan menées hier soir visaient des "sites civils dans la zone de la cité Al-Fernaj", dans les périphéries de Tripoli, susceptibles d’abriter des troupes kadhafistes. Les premières détonations ont retenti aux environs de 23h30 locales, selon des témoins qui ne signalent aucune victime ni dégâts majeurs.
L’Otan reprend ses raids sur Tripoli alors que les rebelles étaient en difficulté dans l’Est. Lundi 13 juin, au moins 21 insurgés ont été tués et une vingtaine d’autres blessés dans des combats qui les opposaient aux troupes de Mouammar Kadhafi sur la ligne de front entre Ajdabiya et Brega. La rébellion affirme avoir été prise au piège par ses ennemis. "Nos hommes ont été piégés. Les soldats de Kadhafi ont fait semblant de se rendre, ils sont arrivés avec un drapeau blanc, puis ils leur ont tiré dessus", raconte aux médias un commandant rebelle.
Entretemps, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, voit ses assises diplomatiques consolidées avec la reconnaissance de Canada et Panama, qui le considèrent désormais comme "représentant légitime" du peuple libyen.
La crise libyenne a fait depuis le 15 février entre "10.000 et 15.000 morts" et a obligé près d’un million de personnes à prendre la fuite, selon l’ONU.