Mardi 5 avril, les insurgés ont dénoncé l’inaction de l’Otan, accusé de " laisser mourir les habitants de Misrata" sous les tirs des forces de Mouammar Kadhafi. Le Conseil national de transition (CNT) dirigé par la rébellion a ainsi menacé de saisir le Conseil de sécurité de l’Onu face à l’insuffisance de l’aide militaire.
Mais aujourd’hui, le coup de semonce des rebelles a été entendu. L’Otan promet de "tout faire pour protéger les civils" dans la ville de Misrata, située à 214 kilomètres à l’est de Tripoli. " Des bateaux des insurgés partant de Benghazi et livrant de la nourriture à Misrata peuvent maintenant naviguer et apporter des livraisons", a déclaré ce mercredi sur France Inter le ministre français de la Défense Gérard Longuet.
Intervenu sur France Info, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, résume la situation en Libye.
"Sur le terrain, la situation militaire est confuse et indécise et le risque d’enlisement existe. (…) Grâce à l’intervention de la France, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne dans un premier temps, l’essentiel des avions, des hélicoptères et des blindés de Kadhafi ont été détruits. Aujourd’hui (Mouammar Kadhafi, ndlr) agit avec des pick-up et des petits camions sur lesquels il y a quelques troupes armées de mitrailleuses et c’est beaucoup plus difficile à localiser", rapporte le chef de la diplomatie française.
Alain Juppé a aussi lancé un appel au dialogue politique entre les protagonistes de la crise libyenne. "Il faut pousser la solution politique, c’est-à-dire, des discussions entre le Conseil national de transition, mais aussi ceux qui ont bien compris qu’il n’y avait pas d’avenir pour Kadhafi", déclare-t-il, tout en annonçant une première réunion du "groupe de contact" prévue la semaine prochaine à Doha.