L’opération militaire baptisée "l’Aube de l’Odyssée", menée par la coalition internationale sous mandat de l’ONU, se poursuit. Pilotée par les Etats-Unis, l’intervention vise à stopper la répression violente de Mouammar Kadhafi contre son peuple insurgé. La coalition a réussi à instaurer une zone d’exclusion aérienne dans le ciel libyen et à affaiblir les forces de l’armée des pro-kadhafistes, en bombardant lundi matin un centre de commandement, basé au coeur de Tripoli.
Le régime de Mouammar Kadhafi a annoncé dimanche soir un nouveau cessez-le feu. Une "promesse immédiatement violée" selon le Pentagone. L’offensive de la coalition internationale, composée de militaires français, britanniques et américains, s’est donc poursuivie dans la nuit de dimanche à lundi avec une vague de frappes aériennes, visant un centre de commandement kadhafiste. Des frappes qualifiées de "succès" par Michael Mullen, le plus haut gradé de l’armée américaine.
Hier, une nouvelle étape de l’opération a débuté. Les troupes de la coalition ciblent désormais les lignes de ravitaillement des forces du régime de Mouammar Kadhafi, afin de limiter la capacité d’action des forces gouvernementales. Couper le vieux guide de son soutien logistique est l’objectif de cette seconde phase. A l’Ouest de la Libye, à Misrata, où les combats ont fait rage, les troupes de Kadhafi se sont servies de civils comme boucliers humains face aux attaques de la coalition.
Dans le monde entier, de nombreux pays se sont positionnés par rapport à l’intervention en Libye. L’inde a appelé à la fin des raids aériens, affirmant que ces opérations risquaient d’attenter à la vie des civils libyens. L’Iran a condamné l’intervention dénonçant "la volonté de main mise sur le pétrole" des pays occidentaux. L’Irak soutient quant à elle l’action de la coalition en Libye. C’est la position en premier plan de la France qui a surpris le gouvernement turc.
L’Espagne a officiellement rejoint la coalition hier, avec le départ de deux chasseurs bombardiers de Sardaigne pour leur première mission en Libye. En revanche, l’Allemagne a refusé catégoriquement de participer à "l’Aube de l’Odyssée". Ne voulant pas être au premier plan de l’opération, les Etats-Unis, qui pilotent les opérations depuis samedi, se sont déclarés pour un transfert à un commandement franco-britannique ou à un commandement de l’Otan dans les prochains jours.
Lundi après-midi, à New York, le conseil de Sécurité de l’ONU a tenu une réunion à huit-clos à propos de l’intervention en Libye. Parallèlement, le secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki Moon s’est rendu ce lundi au siège de la Ligue Arabe au Caire. Il a rappelé l’importance que la communauté internationale parle d’une seule voix pour mettre en oeuvre la résolution 1973 adoptée par l’ONU jeudi dernier, autorisant les bombardements contre le régime libyen.