Selon le dernier bilan, la série d’attentats meurtriers qui a secoué le Nigéria le jour de Noël a fait pas moins de 40 morts. Ces attaques ont été revendiquées par la secte islamiste Boko Haram dont les membres menacent encore de multiplier les violences dans le Nord du pays.
Depuis samedi soir, le Nigéria a été le théâtre d’attaques meurtrières revendiquées par la secte islamiste Boko Haram. Le jour de Noël, d’autres attaques d’une extrême violence se sont produites dont la plus meurtrière a frappé hier une église catholique près d’Abuja, faisant au moins 35 morts, selon France24.
« Nous sommes responsables de toutes les attaques de ces derniers jours, y compris celle à la bombe contre l’église de Madalla. Nous continuerons à lancer de telles attaques dans le nord du pays dans les prochains jours », a déclaré Abul Qaqa, un porte-parole du groupe Boko Haram dont la principale revendication est la création d’un Etat islamique au Nigeria.
Outre l’attaque à la bombe qui a frappé l’église Sainte-Theresa d’Abuja, un autre attentat a visé une église évangélique de Jos, foyer de violences intercommunautaires dans le centre du pays. Selon un porte-parole du gouverneur de l’Etat du Plateau, un policier a été tué lors de cette explosion.
Un troisième engin explosif a été lancé à l’endroit des fidèles postés devant une Eglise à Gadaka, dans le nord-est du Pays. Cependant, le nombre des victimes n’a pas encore été communiqué.
Le dernier attentat d’hier s’est déroulé non loin de cette église à Damaturu. Selon un communiqué du service des renseignements de la police (SSS), trois de ses agents ont été tués après qu’un kamikaze, qui s’est tué, ait lancé sa voiture contre le convoi policier.
Au total, cette vague d’attentats sanglants aurait tué pas moins de 40 personnes au Nigéria. Elle survient après deux jours de violents affrontements, jeudi et vendredi dernier, entre des membres de la secte Boko Haram et les forces de l’ordre. Près de cent personnes dont 59 membres de la secte, ont péri dans les conflits, jeudi et vendredi dernier à Damaturu et Potiskum, dans l’Etat de Yobe, et à Maiduguri, capitale de l’Etat voisin de Borno, selon le chef d’état-major des armées.
Face à cette série de violences, le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré dans un communiqué que le « gouvernement ne faiblira pas dans sa détermination à déférer devant la justice tous les auteurs des actes de violence d’aujourd’hui et de tous les autres (ndlr : perpétrés auparavant) ». « Ces actes de violence contre des citoyens innocents sont un affront injustifié à notre sécurité et à notre liberté collectives », a-t-il poursuivi.
Conjointement, le ministre chargé de la police, Caleb Olubolade, qui s’est rendu sur les lieux d’une des explosions a commenté « C’est comme si une guerre interne avait été lancée contre le pays. Nous devons vraiment être à la hauteur et faire face ».
Par ailleurs, le Vatican a condamné ces attentats au Nigéria, les qualifiant comme étant le fruit d’une « haine aveugle et absurde ». De son côté, le président Sarkozy a exprimé sa solidarité avec « les autorités et le peuple » nigérians « dans leur combat contre le terrorisme ». Le chef de l’État « condamne avec la plus grande fermeté la série d’actes de violence perpétrés au Nigeria au cours des derniers jours, qui a fait plusieurs dizaines de victimes », selon un communiqué de l’Élysée.
« La France adresse ses condoléances aux autorités et au peuple du Nigeria, et leur exprime sa solidarité dans leur combat contre le terrorisme et pour la consolidation de la démocratie et de l’État de droit sur l’ensemble du territoire nigérian », a-t-il conclu dans ce communiqué.
Parallèlement, la Maison Blanche a aussi condamné « la violence gratuite et les morts tragiques le jour de Noël ». Quant à Israël, les autorités ont offert une aide médicale, destinée à la prise en charge des blessés au Nigeria.
Le Nigeria, étant parmi les pays les plus peuplés d’Afrique avec160 millions d’habitants, compte environ autant de musulmans, plus nombreux dans le nord, que de chrétiens. La secte Boko Haram, qui entend imposer un Etat islamique dans le pays, a revendiqué l’attentat suicide d’août 2011 contre le siège des Nations unies à Abuja, faisant 24 morts.