Le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, s’est éteint ce vendredi matin à l’âge de 78 ans, suite à une crise cardiaque qui l’avait frappé la veille. Réélu en 2009 pour un second mandat, celui qui a su combattre la famine au Malawi faisait surtout l’objet de vives critiques ces derniers mois. On lui reprochait notamment son autoritarisme et sa mauvaise gestion économique.
Bingu wa Mutharika « est mort après minuit, après deux heures (de tentatives) pour le réanimer », a annoncé ce matin un responsable au sein d’un hôpital de la capitale Lilongwe où il a été conduit d’urgence hier soir. Une crise cardiaque l’aurait rendu inconscient jeudi selon ses proches collaborateurs. Un responsable gouvernemental a indiqué que « son corps a été transporté en Afrique du Sud pour être embaumé et afin que le processus soit digne ».
Après ce drame, la question de sa succession immédiate est encore problématique au Malawi. Du point de vue de la constitution, la gestion de l’Etat devrait revenir automatiquement au vice-président Joyce Banda jusqu’à la tenue de la prochaine élection en 2014. Mais ce dernier a rejoint le camp de l’opposition depuis qu’il a été évincé du parti au pouvoir en 2010.
Ces derniers temps, les frictions entre les deux hommes ont obligé le chef d’Etat défunt à désigner son frère Peter Mutharika, ministre des Affaires étrangères, comme remplaçant lorsqu’il devait entreprendre des déplacements hors du pays.
Bingu wa Mutharika, père de 4 enfants, était un économiste de formation. Il avait déjà travaillé avec la Banque Mondiale auparavant. Elu pour un premier mandant en 2004, il a su combattre efficacement la famine qui a frappé le peuple malawite en 2005. Avec entre autres la lutte anti-corruption qu’il a menée durant son premier quinquennat, il lui a été bien facile de briguer un second mandat lors de l’élection de 2009.
Mais depuis quelques temps, l’étiquette d’un dictateur lui collait tellement à la peau que cela a fini par ternir peu à peu son image vis-à-vis des Malawites. On lui reprochait également d’avoir mal géré le pays, ayant conduit à de graves pénuries de carburants, de devises étrangères…et d’avoir été à l’origine de la suspension de nombreuses aides internationales, sanctionnant lourdement les 14 millions de malawites.
Sources : Le Figaro - Express