Les ténors de l’opposition sénégalaise continuent d’appeler à la désobéissance populaire pour exiger le retrait de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle. De nouvelles manifestations, interdites par le pouvoir en place, ont éclaté mardi soir dans le centre de Dakar durant lesquelles le chanteur Youssou Ndour a été blessé à la jambe.
Les forces de l’ordre ne font pas dans la dentelle pour réprimer les manifestations d’opposants au Sénégal. Mardi soir, les violences ont éclaté lorsque le cortège dirigé par Youssou Ndour, farouche opposant au président Wade, tentait d’accéder à la Place de l’Indépendance, fortement quadrillée par des policiers anti-émeutes.
Le chanteur, debout sur le toit d’une voiture, a été touché à la jambe, dans des heurts qui avaient opposé la foule et la police. Alors que les policiers ont fait usage des gaz lacrymogène, les manifestants, eux, ont riposté à coups de jets de pierre.
Les incidents ont vite dégénéré en affrontement et Youssou Ndour, blessé à la jambe, a très rapidement été évacué par des secouristes. "Dans le feu de l’action", il "a été blessé à la jambe gauche, il a été examiné par un médecin, mais il ne souhaite pas en faire une affaire d’Etat", raconte aux journalistes Charles Faye, son conseiller en communication, qui a refusé de préciser le type de projectile qui a touché l’artiste.
Mardi soir, près d’un millier de personnes se sont rassemblées autour de Youssou Ndour et trois autres leaders de l’opposition pour tenter d’accéder sur la Place de l’Indépendance à Dakar, lieu prévu pour un meeting interdit par les autorités.
L’opposition sénégalaise regroupée au sein du Mouvement du 23 juin (M23) réclame le retrait de la candidature du président Abdoulaye Wade, élu en 2000 et réélu en 2007. Malgré la répression, les manifestations sont programmées chaque jour jusqu’à vendredi.
Depuis le 27 janvier, date de validation de la candidature de M. Wade, le Sénégal a été le théâtre des violences qui ont fait au total six morts et plusieurs blessés. Selon deux organisations de défense des droits de l’Homme, il y a eu au moins "neuf morts et des dizaines de blessés".
Pour rappel, la candidature de Youssou Ndour à la présidentielle a été jugée irrecevable par le Conseil constitutionnel le 27 janvier dernier.