Les deux inquiétants derniers matchs de préparation (défaite 2-1 face au Mexique, 1-1 face à la Suisse) n’ont rien arrangé. Et ce n’est pas la pale prestation réalisée face au Paraguay au Green Point Stadium du Cap, qui risque de calmer la presse transalpine. Sans imagination, l’Italie s’en sort même plutôt bien avec ce match nul (1-1). Vainqueur de l’Argentine et du Brésil en éliminatoires, le Paraguay a donné raison à son sélectionneur argentin Gerardo Martino qui estimait que « ce serait une catastrophe de ne pas passer le 1er tour ».
Sous la pluie, les deux équipes se neutralisent même si l’Italie se montre un peu plus mordante à l’image de De Rossi. Orphelin de son phare offensif, Salvator Cabanas (45 sélections, 10 buts) blessé par balles dans un bar un soir de janvier à Mexico, le Paraguay reste prudent. Mais sur un coup-franc de Torres, Alcaraz, malgré le marquage de Cannavaro et de De Rossi, trompe de la tête un Buffon qui n’a pas bougé (1-0, 39e). Un gros coup de tonnerre. Au retour des vestiaires, Buffon n’est plus sur le terrain. Le gardien de la Juventus de Turin souffrant du nerf sciatique doit céder sa place à Marchetti (5e sélection).
L’Italie change aussi de dispositif en troquant son 4-2-3-1 pour un 4-4-2 avec un Iaquinta plus avancé mais se montre toujours aussi stérile. Sur une mauvaise relance de Criscito, Vela dont la frappe passe au ras du montant est même tout prêt d’inscrire un second but (54e). Le visage de Marcelo Lippi trahit son inquiétude. Mais le Toscan (62 ans), revenu à la tête de la sélection après l’élimination en quart de finale de l’Euro 2008, va bientôt exploser comme l’ensemble le banc italien. Sur un corner frappé par Pepe, Vilar rate sa sortie et De Rossi, à l’affût, se jette pour égaliser (1-1, 63e). Le sprint rageur du milieu de l’AS Roma traduit bien le soulagement de son équipe. Si à l’image de cette frappe de Montelivo bien captée par Vilar, le gardien de Valladolid, les Italiens finissent les plus forts, ils ne parviennent pas à forcer la décision.
« Les Italiens devront monter en puissance s’il veulent aller loin dans cette Coupe du Monde. Mais en-a-t-elle les moyens ? Une grande équipe naît et grandit pendant la compétition », affirmait Lippi. Cannavaro, qui dispute sa dernière campagne avant de goûter à une semi-retraite au soleil de Dubaï, et ses coéquipiers, devront le démontrer. La faiblesse relative de ce groupe G (qui compte également la Slovaquie et le Nouvelle-2lande) peut leur laisser le temps de se régler...
(sources:Leparisien.fr)
Les joueurs italiens passés à la loupe :
Buffon (5) : Plus spectateur qu’acteur en première mi-temps. Le Turinois a été très peu sollicité par les attaquants paraguayens, il a pu garder sa concentration et soigner ses relances au pied jusqu’à l’ouverture du score où il ne pouvait rien faire. Remplacé à la mi-temps par Marchetti (pas noté) à cause d’un problème d’un nerf sciatique.
Criscito (5,5) : Saignant, il a fait beaucoup d’efforts sur son couloir gauche pour apporter un plus offensivement. Moins en vue en seconde mi-temps, il a cependant assuré l’essentiel même il s’est créé quelques sueurs froides en dégagent sur Vera sur une action très chaude à la 60e.
Chiellini (5) : Toujours au bon endroit au bon moment, le défenseur de la Juventus a cependant fait preuve de beaucoup d’agressivité quelques fois pour s’en sortir. Vigilant sur les coup de pied arrêtés, il a su gérer ses efforts en seconde mi-temps.
Cannavaro (4.5) : Le patron de l’équipe italienne n’en est plus un. Hésitant dans ses interventions et dans ses relances, il a été coupable sur le but paraguayen. A cause de son mauvais timing aérien, il n’a pu empêcher Alcaraz de tromper les filets de la squadra. Son rendement en seconde mi-temps a été un brin plus rassurant.
Zambrotta (6) : Il a parcouru les kilomètres sur son couloir, en essayant de créer le danger avec ses débordements incessants. Il n’a pas su conclure avec ces centres ajustés. Critiqué par son rendement cette saison au Milan AC, Gianliuca a fait preuve de beaucoup d’abnégation et a démontré que son apport reste bénéfique en sélection.
Montolivo (6) : Brillant dans ses prises de balle, il a orienté le jeu avec intelligence. Sa technique lui permet de jouer juste en une touche. Il a tenté quelques belles frappes comme celle à la 83e mais en vain. Il a parfaitement rempli son rôle de distributeur en l’absence de Pirlo.
Marchisio (4,5) : Malgré sa générosité dans l’effort, il a fait un match quelconque. Très peu dangereux dans les phases offensives il a logiquement été remplacé par Camoranesi (pas noté) à l’heure de jeu. Le joueur de la Juve s’est montré un peu plus inspiré mais aussi très agressif.
De Rossi (6.5) : Un mental d’acier lui a permis de se rattraper de son erreur de marquage sur le but adverse. Souvent présent dans les zones décisives, il a parfaitement coupé la trajectoire du corner de Pepé, évitant à son équipe une défaite imméritée. Toujours aussi irréprochable dans la récupération.
Pepé (5,5) : Très remuant et percutant sur son couloir, Pepé s’est révélé comme un véritable agitateur de la défense adverse. Plus en vue en seconde mi-temps, il est l’auteur du corner décisif sur le but d’égalisation. Cependant il aurait pu faire preuve de plus de lucidité sur sa frappe à ras de terre à dix minutes de la fin. Il a le mérite d’avoir amené de la vivacité sur son côté droit.
Iaquinta (5) : Plus pesant que d’habitude sur la défense, son pressing a permis aux milieux de récupérer plus facilement. L’attaquant Turinois a cependant fait de mauvais choix sur les actions les plus dangereuses.
Gilardino (4.5) : Il n’a pas eu trop l’occasion de briller ce soir. Il a souvent répliqué sur les côtés en essayant de contribuer au développement des attaques avec plus de réussite. Di Natale (pas noté), qui a pris sa place à la 72e, a apporté un peu de sa vivacité dans le jeu offensif sans créer le danger.