Pour éviter l’extradition de Julian Assange vers la Suède, le gouvernement de l’Équateur lui a accordé l’asile politique. Mais les Britanniques menacent d’une intervention policière.
Quito a annoncé sa décision d’accorder au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, l’asile politique en Equateur qu’il a demandé depuis mi-juin. Ce n’est qu’au terme d’une très longue déclaration à la presse que le ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Potino a rendu le verdict ce jeudi. Le gouvernement équatorien estime en effet que ce journaliste est « victime d’une persécution politique ».
« Nous sommes déçus par la décision de Quito », a indiqué le Foreign Office dans un communiqué. Mais conformément à leur législation, les autorités britanniques sont dans l’obligation d’extrader Assange qui aurait déjà épuisé toutes ses possibilités d’appel vers la Suède. Et la décision du gouvernement équatorien ne changera pas grand chose au sort du fondateur du site internet Wikileaks.
Londres aurait menacé de lancer une intervention policière à l’ambassade de l’Equateur où s’est réfugié Julian Assange en attendant le résultat de sa demande d’asile politique. Le ministre des Affaires étrangères équatorien n’a pas tardé à condamner ces menaces et a réaffirmé qu’aucune loi nationale ne peut aller à l’encontre du respect des droits de l’homme.
« Violer l’ambassade équatorienne, reviendrait à faire voler en éclat le droit des relations internationales de ces 50 dernières années » et notamment de la Convention de Vienne. « Nous ne sommes pas une colonie britannique. Le temps des colonies est terminé », a poursuivi le ministre.
En cas d’extradition vers la Suède, le fondateur de Wikileaks risquerait une nouvelle extradition vers les Etats-Unis où il ne pourra pas bénéficier de ses droits au risque d’être présenté devant une juridiction militaires. Car il a des comptes à rendre aux autorités Américaines pour avoir diffusé sur son site des dépêches confidentielles.
Soupçonné en Suède de violences sexuelles qu’il aurait commises en août 2010, Julian Assange tente depuis de jouer à cache-cache avec la justice. En novembre 2010, les autorités suédoises ont lancé un avis de recherche international contre lui. Un mois plus tard, il a été interpellé à Londres et placé sous contrôle judiciaire en Grande-Bretagne. Mi-juin 2012, il s’est présenté à l’ambassade d’Equateur de Londres pour demander l’asile politique dans ce pays latino-américain.