Le gouvernement de Laurent Gbagbo s’est fendu d’un communiqué pour annoncer le renvoi de Nicholas James Westcott et de Marie-Isabelle Massip, respectivement ambassadeur britannique et ambassadrice du Canada accrédités à Abidjan.
Ces décisions ont été prises "en application du principe de réciprocité régissant les relations diplomatiques", précise le communiqué diffusé par le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello, sur la télévision nationale RTI.
En d’autres termes, ces mesures d’expulsion ont été adoptées en réponse au retrait fin décembre des accréditations des ambassadeurs ivoiriens nommés par Laurent Gbagbo en Grande-Bretagne et au Canada.
La Canada a vivement réagi, affirmant ne pas reconnaître la décision du président autoproclamé ivoirien. Le ministère canadien des Affaires étrangères a notamment souligné n’avoir reçu aucune requête du même genre émanant du gouvernement d’Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale.
De son côté, Alassane Ouattara a mis la pression ce jeudi 6 janvier 2011 sur son rival Laurent Gbagbo. Il a indiqué aux médias qu’il prônait si nécessaire une opération commando "non violente" pour le déloger du palais présidentiel. Et lui de promettre qu’il s’installerait lui-même à la présidence avant la fin du mois.
Par ailleurs, Washington a annoncé hier, via un communiqué officiel, le gel des avoirs financiers de Gbagbo et de ses proches sur le territoire américain. Son épouse Simone Gbagbo ainsi que ses collaborateurs Désiré Trago, Pascal Affi N’Guessan et Alcide Djedje sont visés par cette mesure.
Selon le Trésor américain, ces sanctions financières ont été prises en vertu d’un décret qui condamne ceux qui présentent " une menace pour la paix et le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire ".
Par ailleurs, un bilan établi par les forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), rendu public hier, fait état de 210 morts depuis la mi-décembre dans des violences sur le sol ivoirien. Toutefois, certains décès sont liés aux tensions communautaires persistantes dans le pays et non avec le conflit Gbagbo-Ouattara, précise le chef de la division des droits de l’homme de l’Onuci, Simon Munzu.