"Un convoi de trois véhicules de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) transportant 22 casques bleus a été attaqué mardi par une foule nombreuse dans le quartier populaire de Yopougon (ouest) alors qu’il venait de l’intérieur du pays", a annoncé l’Onuci dans un communiqué.
Les assaillants ont " encerclé le convoi, blessant un soldat au bras avec une machette et incendiant un des trois véhicules", poursuit le communiqué de l’Onuci.
Il a fallu l’intervention du général Philippe Mangou, chef d’état-major des forces loyales au président sortant Laurent Gbagbo, pour ramener le calme.
L’Onuci "condamne vigoureusement cette attaque et réitère sa détermination à poursuivre son travail au service du peuple ivoirien".
Cette escalade de violences intervient alors qu’une mission de médiation 100% africaine était en cours dans la capitale ivoirienne. Après avoir rencontré séparément les deux protagonistes du conflit ivoirien, les trois chefs d’Etat africains mandatés par la Cedeao (le Béninois Boni Yayi, le Siérra-léonais Ernest Koroma et le Capverdien Pedro Pires) n’ont pratiquement fait aucune déclaration à la presse.
"Tout s’est bien passé", a laconiquement déclaré Boni Yayi. Selon les indiscrétions, les deux clans Ouattara et Gbagbo ont manifesté leur volonté de s’asseoir à la table des négociations.
Parallèlement à cette visite officielle des émissaires de la Cedeao, Laurent Gbagbo a brandi la menace de sanctions diplomatiques contre les pays qui le poussent à céder le pouvoir. Intervenu sur la chaîne de télévision nationale, un porte-parole de son gouvernement a promis de rompre les relations diplomatiques et de renvoyer les ambassadeurs de tous les Etats qui reconnaîtront les ambassadeurs désignés par Alassane Ouattara. Sans être citée nommément, la France, qui est en train d’agréer la nomination d’un nouvel ambassadeur, est précisément visée par la menace du gouvernement Gbagbo.
Par ailleurs, la marche populaire des partisans de Laurent Gbagbo, prévue ce mercredi 29 décembre à Abidjan, a été reportée jusqu’à nouvel ordre. "Il y a report pour donner une chance à la diplomatie en marche », a expliqué leur leader Charles Blé Goudé, ministre de la Jeunesse et de l’Emploi du régime contesté en place. Les médiateurs de la Cedeao ont quitté la Côte d’Ivoire ce mercredi matin.