Les forces armées de Laurent Gbagbo ont tiré à l’arme lourde sur la foule, hier, au marché d’Abobo, à Abidjan, faisant entre 25 à 30 morts, et environ 40 à 60 blessés, d’après une information diffusée par l’ONU. Il s’agit d’un des drames les plus sanglants depuis le début de la crise ivoirienne fin novembre 2010.
"Une équipe de Onuci (la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire) s’est rendue dans le quartier d’Abobo - fief d’Alassane Ouattara - et a pu observer que les forces armées du camp du président Laurent Gbagbo ont tiré au moins six projectiles sur le marché et ses environs ", explique Hamadoun Touré, porte-parole de l’Onuci. " L’Onuci exprime son indignation devant de telles atrocités contre des civils innocents ", a ajouté M. Touré qui promet de poursuivre les auteurs de ce carnage.
Depuis mi-décembre, plus de 410 personnes ont trouvé la mort dans des violences opposant les troupes de Gbagbo à la population civile, selon l’ONU.
Dans un "mémorandum" adressé à la Cour pénale internationale (CPI), les avocats d’Alassane Ouattara accusent Laurent Gbagbo et son entourage de "crimes contre l’humanité".
Pour sa part, la commissaire européenne en charge de l’aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a appelé hier la communauté internationale à ne pas oublier la crise humanitaire en Côte d’Ivoire, qui, d’après ses dires, "dépasse en réalité celle en cours en Libye".