Jeudi soir, Alassane Ouattara a tenu une allocution télévisée dans laquelle il donne l’impression d’avoir la situation en main. Il a annoncé que le bunker où s’est retranché son rival Laurent Gbagbo est désormais encerclé et quadrillé. Alassane Ouattara promet également des mesures urgentes pour un retour à la normale à Abidjan.
Outre le bouclage des abords de la résidence du président sortant ivoirien, les forces pro-Gbagbo seraient aussi actuellement prises au piège et cernées par les forces de l’ONU. " Les troupes de l’Onuci ont encadré dans un quadrilatère limité les derniers défenseurs de l’ancien président Laurent Gbagbo et contrôlent les deux ponts principaux qui assurent la liaison entre le nord et le sud d’Abidjan ", a déclaré hier à Paris le ministre de la Défense Gérard Longuet.
Même aculé, Laurent Gbagbo dispose encore d’" un petit millier " d’hommes pour le protéger, dont environ 200 à sa résidence, a rapporté Gérard Longuet. En effet, cet effectif défensif semble assez restreint, et laisse présager un rapport de forces défavorable aux troupes de Gbagbo.
" Sur Abidjan, l’Onuci a environ 2 250 hommes, sur un effectif total en Côte d’Ivoire de 10 000. La France a porté ses effectifs Licorne à 1 700, les groupes tactiques du président Ouattara représentent environ 2 000 hommes ", a détaillé le ministre français de la Défense.
Par ailleurs, l’exode de la population d’Abidjan se poursuit pour fuir les violences et autres pillages. Nombre d’entre eux se heurtent à la pénurie criante d’eau, de nourriture et de médicaments.
"Des miliciens et des mercenaires à la solde de Laurent Gbagbo ont instauré un climat de terreur à Abidjan", a dénoncé Alassane Ouattara dans son discours télévisé de ce jeudi. Il accuse son ennemi juré Gbagbo d’être responsable d’une "crise sécuritaire et humanitaire grave" pour son refus de céder le pouvoir.
Selon
France 24, de nombreux ressortissants français d’Abidjan sont également confrontés aux mêmes problèmes humanitaires. "
Ils sont en plein désarroi ", affirme ce journal. Jeudi 7 avril, les soldats pro-Ouattara ont annoncé un assaut imminent pour déloger Laurent Gbagbo de sa tanière, sans plus de précisions. Selon certains observateurs, la participation des forces onusiennes et Licorne à ces ultimes offensives est attendue.