Alors que la polémique enfle autour de son arrestation, le président déchu Laurent Gbagbo a été évacué d’Abidjan pour des raisons de sécurité, a annoncé mardi soir le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Farhan Haq lors d’un point de presse à New York.
"Il a été transféré en autre endroit de la Côte d’Ivoire où il sera en sécurité. Nous coopérons avec les autorités ivoiriennes pour faire en sorte qu’il continue d’être en sécurité", a indiqué sans plus de précision le diplomate onusien, qui évoque des risques de représailles dont fait l’objet Laurent Gbagbo.
Lundi 11 avril, M. Gbagbo, est tombé aux mains de ses adversaires et conduit à l’hôtel du Golf, le QG d’Alassane Ouattara, en compagnie de son épouse Simone. L’intervention de l’armée française sur le sol ivoirien continue d’alimenter les débats. Le Premier ministre français, François Fillon, a dû s’expliquer hier devant les députés sur le rôle de la France en Côte d’Ivoire. Il a réitéré la position du gouvernement basée sur le mandat et la résolution de l’ONU. " Nous avons envoyés avec l’Onu un message symbolique extrêmement fort à tous les dictateurs, nous leur avons indiqué que la légalité et la démocratie devaient être respectées et qu’il y avait des risques pour ceux qui ne le feraient pas ", a-t-il argumenté.
Dans un entretien à RFI, l’avocat de Laurent Gbagbo, Jacques Vergès, prend la défense de son client et accuse Alassane Ouattara d’avoir tué 700 personnes dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. " C’est le coupable qui veut poursuivre celui qui l’a renversé ", a ironisé l’avocat français, faisant allusion à l’ouverture d’une procédure judiciaire contre Gbagbo, annoncée par Alassane Ouattara hier mardi 12 avril. " L’ONU le reconnaît. Alors, le responsable d’une bande d’assassins aujourd’hui se pose comme un justicier ? ", a ajouté Me Vergès.
De son côté, l’un des porte-paroles de Laurent Gbagbo, Alain Toussaint, parle de " kidnapping ". Selon lui, l’arrestation du président sortant ivoirien n’est que " l’épilogue d’une longue traque anti-Gbagbo ourdie par le gouvernement français ".