Cinq touristes étrangers ont été tués par un groupe d’inconnus dans une partie du territoire frontalière de l’Erythrée, dans le nord-est de l’Ethiopie. Le gouvernement d’Addis-Abeba a accusé mardi l’Erythrée voisine d’avoir soutenu un groupe d’assaillants qui aurait perpétré cette attaque selon La Provence.
Une attaque perpétrée par un groupe inconnu a visé des touristes étrangers dans la région de l’Afar, dans le nord est d’Ethiopie lundi. Leur nombre total n’a pas encore été communiqué mais cinq parmi eux ont été tués dans l’attaque tandis que d’autres, blessés, ont été emmenés à l’hôpital par des membres des forces gouvernementales, a annoncé la télévision d’Etat à Addis-Abeba mardi. L’Erythrée, l’ennemi juré d’Addis-Abeba, a été pointé du doigt par le gouvernement éthiopien qui l’accuse de soutenir des groupes armés semant la terreur dans ce territoire frontalier depuis quelques années.
Selon le quotidien allemand Bild, parmi les cinq victimes figurent un Allemand et un Autrichien qui ont été tués par balle. Un autre Allemand aurait été entre autres grièvement blessé et deux autres enlevés par les assaillants.
« Des informations sur l’attaque d’un groupe de touristes comprenant des citoyens allemands en Ethiopie sont analysées. Le ministère allemand des Affaires étrangères et l’ambassade d’Allemagne (à Addis Abeba) s’efforcent de clarifier l’affaire et ce qu’il est advenu des citoyens allemands », a déclaré un responsable du ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin.
Face à cette attaque ayant visé leurs concitoyens, les autorités allemandes ont constitué une cellule de crise.
Selon la télévision éthiopienne, les touristes assaillis se trouvaient près du volcan Erta Ale, l’un des plus actifs d’Ethiopie. La région de l’Afar, s’étendant de la mer Rouge aux pentes des Hauts-Plateaux éthiopiens et avec une superficie d’environ 160.000 km2, est un territoire assez inhospitalier. Les rares étrangers qui s’y aventurent sont généralement des chercheurs, des travailleurs humanitaires ou des touristes qui veulent découvrir le triangle de l’Afar, l’un des endroits les plus arides et stériles de la planète avec ses anciennes mines de sel et sa chaîne de volcans.
L’Afar est réputé pour abriter des insurgés érythréens et des bandits. Addis-Abeba accuse régulièrement Asmara, la capitale érythréenne, de soutenir des rebelles séparatistes éthiopiens. De leur côté, les autorités de l’Erythrée, qui habituellement accusent l’Ethiopie d’« inventer » ces allégations en vue de ternir leur image, n’ont pas encore répondu à ces affirmations. Entre 1998 et 2000, les deux pays se sont livrés à une guerre frontalière ayant fait près de 70.000 morts mais leur litige n’est pas pour autant réglé jusqu’ici.
Les actes de banditisme sont très fréquents dans la région d’Afar, en 2004, un touriste français y avait disparu sans laisser de traces. Et en mars 2007, cinq touristes européens dont une Française avaient été victimes d’enlèvement, puis relâchés, par un mouvement rebelle Afar.