La grève générale qui a secoué lundi le Nigeria s’est soldée par des affrontements sanglants entre policiers et manifestants. Au moins cinq personnes ont été tuées, dont quatre par balles, selon la Commission nationale des droits de l’homme.
Premier jour ensanglanté pour la grève générale illimitée au Nigeria. La journée du 9 janvier s’est terminée par la mort d’au moins cinq manifestants. A Kano, la métropole du Nord où un couvre-feu a été instauré, deux manifestants ont été tués et une trentaine d’autres blessés, selon des sources hospitalières. A Lagos, la capitale économique du pays, un troisième manifestant a été tué par la police, selon les syndicats. La police a confirmé cette bavure précisant qu’un policier soupçonné avait déjà été arrêté.
Selon la Commission nationale des droits de l’homme, trois manifestants ont été abattus par balles à Lagos et un autre à Kano. Un enfant de 9 ans a également trouvé la mort à Kano. Il a été écrasé par la foule dans une bousculade suite à un mouvement de panique.
A Benin City dans le Sud, la police a aussi fait état de plusieurs blessés lors de l’attaque d’une mosquée, en marge d’une manifestation contre le doublement des prix des carburants. D’après la Croix-Rouge, le bilan s’élève à au moins dix blessés.
La grogne sociale contre la hausse des prix des carburants fait craindre un nouvel embrasement de ce pays. Le Nigéria est le pays d’Afrique plus peuplé et il est déjà miné par des tensions interconfessionnelles entre chrétiens et islamistes radicaux.
Les syndicats de travailleurs nigérians organisent depuis lundi une grève générale illimitée pour faire pression sur le gouvernement de Goodluck Jonathan, appelé à rétablir les subventions sur les carburants.