"Le premier match est le plus difficile, vous l’attendez longtemps et l’angoisse monte. Je suis satisfait de la victoire, mais je veux plus, je veux que nous marquions davantage de buts", a réagi le sélectionneur brésilien Dunga.
Dès l’entame de match, les quintuples champions du monde monopolisent le ballon sous l’impulsion de Robinho, joueur le plus créatif de l’équipe alignée par Dunga, où Elano, Felipe Melo et Gilberto Silva sont chargés de contrôler le milieu de terrain.
L’ancien joueur du Real et de Manchester City est le premier à l’oeuvre dans l’animation, mais Elano allume la première mèche à la 7e minute. Dans les secondes suivantes, Robinho l’imite après un crochet à l’entrée de la surface, mais voit le cadre lui échapper.
Déterminés à défendre leur cage coûte que coûte, les Nord-Coréens ne se contentent pas d’admirer la circulation de balle stérile de leurs adversaires - 63% de possession du ballon au final - et font mieux que soutenir la comparaison, en relançant proprement.
Au point que le souvenir de leur victoire surprise face à l’Italie en 1966, pour leur dernière apparition à une Coupe du monde, se fait de plus en plus vivace à mesure que la mi-temps approche, malgré les tentatives non cadrées de Maicon (27e) ou Michel Bastos (35e), les deux latéraux mais aussi les deux joueurs les plus actifs sur le pré.
A l’issue d’une première mi-temps terne, où la Corée s’est appliquée à bien défendre et a réussi quelques sorties de balle très propre sans toutefois inquiéter grandement le portier de l’Inter Milan, Julio Cesar, le Brésil est tenu en échec.
Dunga lance la même équipe en seconde période, dont un Kakà transparent, et les Brésiliens reviennent armés de meilleures intentions. Une combinaison entre Luis Fabiano et Robinho (49e) puis une nouvelle frappe puissante de Robinho l’illustrent.
Le Brésil tente beaucoup - 26 tirs comptés en fin de match - mais continue de buter sur l’hermétique défense nord-coréenne et ne paraît pas en mesure de forcer rapidement le verrou.
Jusqu’à ce que Maicon ne déboule côté droit et trouve l’ouverture d’une frappe dans un angle très fermé qui passe entre le poteau et le gardien Ri Myong-guk, qui avait anticipé le centre et laissé de l’espace au récent champion d’Europe.
"J’ai pensé à tout ce que j’ai traversé pour vivre ce moment. C’était mon premier match de Coupe du monde, je n’ai pas pleuré, mais j’étais très content de mon but", a dit Maicon.
Ce but semble suffire au Brésil, davantage connu pour sa solidité depuis que Dunga, taulier du milieu de terrain des champions du monde 1994, en a pris la direction, que pour le jeu léché qui a fait sa renommée par le passé.
C’est sans compter sur Robinho, qui d’une passe lumineuse dans le dos de la défense nord-coréenne répond à l’appel d’Elano, venu du côté droit pour ajuster Myong-guk.
Les Brésiliens n’ont plus qu’à profiter de la fatigue et des crampes qui gagnent les Nord-Coréens, à l’image de Nilmar qui se signale deux fois après avoir remplacé Kakà.
Ils sont tout prêts de se faire surprendre sur un long ballon qui procure à Jong Tae-sae la meilleure occasion nord-coréenne, mais Juan l’éteint (86e).
Le défenseur central de l’AS Rome est en revanche trop court lorsque Ji Yu-nam hérite aux abords de la surface d’un ballon dévié de la tête par Tae-sae, se libère d’une feinte de frappe et vient fusiller Julio Cesar, qui aura récupéré dans ses filets un des trois tirs cadrés des Nord-Coréens.
Avec ce succès, le Brésil prend la tête du groupe G devant le Portugal et la Côte d’Ivoire qui s’étaient neutralisés (0-0) dans l’après-midi. Il affrontera les Ivoiriens dimanche à Soccer City. La Corée du Nord sera opposée au Portugal lundi au Cap.