Hier soir, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a annoncé que deux suspects possibles de l’attentat de Marrakech ont été identifiés. L’un d’eux aurait déjà été interpellé, selon une information d’Europe 1.
"Pour l’instant l’enquête se poursuit. Nous avons des enquêteurs venus en soutien des enquêteurs marocains. D’après les informations que j’ai, ça avance bien. On semble avoir identifié deux suspects possibles", a déclaré le chef de la diplomatie française lors de son intervention devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Les autorités marocaines ne confirment ni n’infirment cette information. "L’enquête se poursuit. Mais nous avons pris le parti de ne pas communiquer en l’état actuel. Nous sommes tenus pour l’efficacité de l’enquête de ne communiquer les informations qu’au compte-goutte", indique le porte-parole du gouvernement marocain, et également ministre de la Communication.
De sources concordantes, les deux suspects ont été démasqués grâce à des portraits-robots d’une grande précision diffusés par les forces de l’ordre marocaines juste après les faits. Selon Le Figaro qui cite une source française anonyme proche de l’enquête, ces deux suspects sont issus de la mouvance Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Et la bombe qu’ils auraient utilisée a été déclenchée à distance par téléphone. Selon Europe 1, l’un d’eux a été arrêté au Maroc. Cet homme serait aujourd’hui interrogé très discrètement par les services de renseignements marocains. Le suspect en garde à vue aurait déjà sévi il y a trois semaines dans un café très fréquenté par des touristes à Tanger. Dans l’attaque, un Marocain avait été tué et un touriste français blessé.
Néanmoins, l’attentat sanglant survenu le 28 avril dans le café Argana, sur la place Djemaa el-Fna à Marrakech, n’a pas encore été revendiqué. Les huit Français parmi les 16 tués ont été rapatriés mardi soir.
Paris a dépêché au Maroc une dizaine d’éléments d’élite de la DCRI (service de contre-espionnage), de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et de la police technique et scientifique (PTS) pour participer à l’enquête. Le président Sarkozy qui a rendu hommage aux huit victimes françaises a promis la " traque sans répit des terroristes ".