Après le drame de Sidi Bouzid, en Tunisie, un jeune Algérien s’est donné la mort hier en s’immolant par le feu en Algérie. Trois autres tentatives de suicide du même type ont également été signalées dans le pays ces cinq derniers jours.
La révolte sociale en Tunisie s’est étendue dans le pays voisin, l’Algérie. Un Algérien d’une trentaine d’années qui s’était immolé par le feu samedi a succombé à ses blessures dimanche 16 janvier.
Hier en fin d’après-midi, Mohcin Bouterfi, 37 ans, père d’une fillette, est décédé des suites de ses brûlures à l’hôpital Ibn Rochd d’Annaba (à Boukhadra) où il avait été admis la veille après s’être aspergé d’essence et avoir mis le feu à son corps. Ce drame s’est déroulé en plein centre ville, devant la mairie de la ville minière de Boukhadra, sous le regard ahuri des passants. Par ce geste désespéré, le jeune père de famille au chômage et sans domicile fixe voulait "dénoncer le mépris affiché à son égard par les élus locaux", selon les témoignages de ses proches.
Trois autres jeunes âgés de 27 à 34 ans ont aussi tenté de s’immoler par le feu dans d’autres villes, notamment à Mostaganem, à Jijel (à l’Est de l’Algerie) ou encore dans la région de Boumerdès, selon les médias locaux. Mais l’intervention rapide des secours a permis d’éviter le pire.
Depuis près d’un mois, l’Algérie est en proie à de violentes émeutes menées par des jeunes qui dénoncent le " mal-vivre ", lié au chômage galopant et à la cherté de la vie. A ce jour, le gouvernement algérien se retranche dans le mutisme le plus total.
Le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, en Tunisie, le suicide de Mohamed Bouaziz, 26 ans, a été le point de départ des troubles sociaux qui continuent de secouer le pays. Ce marchand ambulant, vendeur de fruits et légumes, s’était immolé par le feu pour contester la saisie de ses marchandises, et plus largement ses conditions sociales.