Les affrontements entre les forces de sécurité et les membres présumés du groupe islamiste Boko Haram ont fait au moins 43 morts en deux jours au nord-est de Nigeria.
Depuis lundi, de fortes explosions et des échanges de tirs meurtriers entre forces de sécurité et islamistes présumés ont été observés dans la ville de Damaturu, principale ville nigériane de l’Etat de Yobé.
« Nous sommes actuellement en train de mener une opération de nettoyage de la ville. Nous nous assurons que ces criminels ne puissent plus opérer librement ici. Dans les zones suspectes, nous allons de maison en maison pour retrouver des armes, des munitions et les personnes recherchées » a expliqué un commandant de la force militaire de l’état de Yobé.
Cette unité a procédé récemment à l’arrestation d’un membre présumé de Boko Haram, ce qui aurait provoqué la colère de ce mouvement extrémiste.
Dans la ville, placée sous couvre feu de 24 heures hier, les déflagrations ont remplacé les chahuts quotidiens des habitants. Les rues sont désertes et le décor ressemble à un vrai champ de bataille. Même les secouristes n’osent plus sortir des hôpitaux pour aller récupérer les morts et les blessés qui comptent pourtant par dizaine le long des ruelles.
Selon RFI, cette même ville avait été la cible d’une série d’attentats à la bombe revendiqués par la secte islamiste en novembre dernier, faisant près de 150 morts.
Puis, un mois plus tard, les chrétiens de cette ville ont connu leur
week end de noël le plus sanglant. Trois églises de la région avaient été frappées par des engins explosifs, ayant fait au moins 40 morts.
Depuis, les forces de sécurité ont décidé d’y mener de vastes opérations de ratissage qui se soldent parfois par des pertes humaines très lourdes.
Dans l’Etat de Kaduna, un peu plus au centre, les affrontements entre chrétiens et musulmans ont repris, alors que
le bilan du week end s’est déjà alourdi à 52 morts et 150 blessés.
Un habitant de la région a fait part de la tension qui y règne hier sur RFI : « La police et l’armée sont intervenues sans ménagement. Les forces de l’ordre ont tiré et frappé les jeunes. Le gouverneur a annoncé que le couvre-feu a été prolongé de 24 heures, que tout le monde doit rentrer chez lui ».