Le centre du Mali a été le théâtre d’une violente manifestation entre les communautés peule et dogon. Un responsable a annoncé qu’au moins 25 personnes sont décédées au cours de la semaine dernière.
Une vingtaine de personnes ont péri dans des violences entre les communautés peule et dogon dans le centre du Mali, la semaine dernière a indiqué mardi un responsable de la principale association peule de ce pays.
Les violences se multiplient depuis plus d’un an dans le centre du Mali, entre Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon pratiquant majoritairement l’agriculture. Elles sont attisées par l’apparition dans la région en 2015 du groupe armé du prédicateur djihadiste peul Amadou Koufa, avec lequel les Peuls sont souvent soupçonnés de complicité. En raison de la prolifération de formations armées islamistes et de la militarisation des groupes de chasseurs, les litiges sont de plus en plus meurtriers. "Les conflits sont vraiment meurtriers dans les cercles de Koro et de Bankass (centre). Les dozo (chasseurs traditionnels) ont des armes de guerre. C’est la chasse à l’homme contre les Peuls", a déclaré un élu anonyme du centre du Mali, disant craindre un "début de guerre intercommunautaire".
"Au cours des huit derniers jours, 25 Peuls ont été tués par des chasseurs dogon qui ont des armes qu’on ne retrouve que dans le stock de l’armée régulière", a déclaré Abdoul Aziz Diallo, président de l’association Tabital Pulaaku, qui regroupe les communautés peuls du Mali. Aucun bilan officiel n’a été fourni par les autorités de Bamako, mais selon l’élu sous le couvert de l’anonymat, ces affrontements ont fait "des dizaines de morts de part et d’autre". En 2017, des violences similaires avaient fait au moins une soixantaine de morts.