Stella Nyanzi, une universitaire ougandaise militante des droits civiques, a été jetée en prison vendredi 7 avril pour outrage public à la personne du président Yoweri Museveni et son épouse Janet. Elle est accusée d’être à l’origine de la "décadence morale" du pays.
Stella Nyanzi, une universitaire ougandaise connue pour son inflexibilité dans la défense des droits civiques, a été arrêtée dans la nuit du 7 avril, à Kampala, raconte Paris Match. Les charges qui pèsent sur elles ont été communiquées lundi 10 avril. Il lui est notamment reproché d’avoir qualifié le président Yoweri Museveni de "paire de fesses".
Stella Nyanzi est une farouche opposante au président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. La Cour de Kampala a jugé ses propos "obscènes et indécents" et a ordonné dans la foulée des examens pour déterminer si elle a toujours ses facultés mentales. La justice ougandaise a par ailleurs accusé l’universitaire d’être à l’origine de la "décadence morale du pays".
L’histoire a commencé lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2016. En Ouganda, de nombreuses jeunes filles ne peuvent se rendre à l’école, car victimes de moqueries de leurs camarades aux moments de leurs menstruations. Yoweri Museveni a alors promis de distribuer gratuitement des serviettes hygiéniques aux collégiennes et lycéennes.
En février dernier, Janet Musevini, l’épouse du président et ministre de l’Education, est revenue sur la promesse électorale de son mari. Elle a expliqué devant l’Assemblée nationale que la mesure ne pouvait être réalisée pour des raisons financières. Stella Nyanzi a réagi en lançant une collecte de fonds pour l’achat et la distribution de serviettes hygiéniques.
I’m collecting sanitary pads to keep poor girls in school in menstruation. Please send mobile money to 0771824117 or https://t.co/Nz63WKMB9G
— Stella Nyanzi (@drstellanyanzi) 9 mars 2017
Stella Nyanzi n’hésite pas à insulter Yoweri Museveni et son épouse sur les réseaux sociaux. Elle a traité le chef de l’Etat de "paire de fesses" et qualifié la Première dame de "truie paresseuse". Ses déclarations ont emmené Janet Museveni à intervenir en personne. L’universitaire croupit aujourd’hui à la prison psychiatrique de Luzira. De nombreux Ougandais appellent à sa libération en manifestant pacifiquement.
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