Les Bambaras et les Peuls s’affrontent de nouveau depuis le début de la semaine dernière dans le centre du Mali. Les premiers, majoritaires, sont agriculteurs, tandis que les seconds sont éleveurs. Les violences entre les deux ethnies ont fait au moins 20 morts, mercredi 15 février. Deux jours auparavant, un précédent bilan du ministère malien de la Sécurité faisait état de 13 morts dans les localités de Kam et Sènèbamanan, les deux foyers de tension.
Ces violences entre Peuls et Bambaras ont également fait 600 déplacés, d’après la chaîne de télévision publique ORTM. Quatre membres du gouvernement malien se sont rendus sur place et ont annoncé l’ouverture d’une enquête. A l’origine de cette guerre intercommunautaire, l’assassinat d’un agriculteur bambara, attribué à des djihadistes, mais qui a entraîné des représailles sur les Peuls.
Le centre du Mali est le théâtre d’affrontements violents entre Bambaras et Peuls depuis 2015. Ces derniers sont soupçonnés de collaboration avec les djihadistes en raison de la présence de la présence du prédicateur peul Amadou Koufa, allié au mouvement Ansar Dine dirigé par le chef touareg Iyad Ag Ghaly.
La semaine dernière, l’armée malienne a mené une opération contre des positions des hommes d’Amadou Koufa, à Dialloubé, dans le centre du pays. Un djihadiste a été tué et vingt autres ont été arrêtés. Une vingtaine de civils sont portés disparus. L’immense majorité des présumés djihadistes peuls arrêtés au cours des derniers mois ne sont "en réalité que de simples civils. Le week-end dernier, il y a eu 24 arrestations à Dialloubé", a affirmé Me Hassan Barry, avocat de certains d’entre eux et ancien ministre dont les propos sont rapportés par Le Figaro.
Au total, près de 200 présumés djihadistes peuls sont détenus dans les prisons maliennes. Des exécutions sommaires ont également été signalées. Les victimes seraient enterrées dans des fosses communes. Le ministère malien de la Défense a affirmé que les informations sur ces exécutions sommaires sont des "déclarations partisanes".
Les djihadistes liés à Al-Qaïda se sont emparés du nord du Mali en avril 2012. Ils avaient été chassés par l’intervention d’une coalition internationale dirigée par la France et lancée l’année suivante. L’opération est toujours en cours.
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