La mutinerie eut lieu samedi dernier. Elle a fait dix morts, dont un gardien et neuf détenus.
C’est Aly Yeo, le procureur général de Côte d’Ivoire qui a rendu publique l’information. Samedi matin, des détenus de la Maison d’arrêt et de correction, la plus grande prison du pays, ont attaqué les gardes pénitenciers avec des fusils d’assaut. La mutinerie a été matée le lendemain avec l’aide de la police et de la gendarmerie.
Cette mutinerie a été menée par un certain "Yacou le Chinois", un caïd de prison. Il était environ 8 heures quand les détenus ont mis en joue les pénitenciers. Ils s’insurgeaient après une opération de démantèlement d’un réseau de trafic de drogue au sein de la prison et la tentative de transfèrement du caïd.
Selon Koffi Konan, secrétaire général du syndicat pénitencier de Côte d’Ivoire, les gardes, sous-équipés depuis plusieurs années déjà, n’ont pas pu faire face à la puissance de feu des prisonniers. Il a donc fallu l’intervention des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). "Suite au démantèlement d’un des réseaux de drogue ficelés par Yacou le Chinois, les détenus sont sortis avec des armes parce que la drogue n’a pas pu accéder à l’établissement, et donc ils ont sorti des kalach’, des AK-47 et ont commencé à tirer sur les agents. Depuis 2011, les agents ne sont plus dotés d’armes. Les détenus ont pris une part considérable dans la gestion de l’établissement", a-t-il déclaré.
Le bilan établi fait état d’un mort parmi les gardes pénitentiaires et neuf blessés, dont certains dans état critique. Chez les détenus, on note au moins la mort de "Yacou le Chinois". Son corps gisait dans une mare de sang dans la cour de la prison. Il y a également plusieurs blessés.
La situation était sous contrôle un peu plus tard dans la journée de dimanche. Environ une centaine de membres des forces de sécurité ont encerclé les détenus rassemblés dans la cour de la prison. Cinq kalachnikovs ont été saisies auprès de la garde rapprochée de "Yacou le Chinois".