Le groupe terroriste Etat islamique a publié, hier, une vidéo montrant la décapitation d’au mois dix hommes qu’il présente comme des égyptiens de confession chrétienne copte kidnappés en décembre en Lybie.
Quelques jours seulement après l’annonce de la décapitation de huit personnes par sa branche égyptienne, le groupe Etat islamique démontre qu’il a exporté ses méthodes d’extrême violence en dehors de son implantation historique en Syrie et en Irak, observe Libération.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a convoqué d’urgence au Caire le Conseil national de la Défense, tandis qu’Al-Azhar prestigieuse institution théologique de l’islam sunnite, a qualifié de "barbare" cet acte revendiqué par le groupe terroriste se réclamant de cette branche de l’islam.
Abdel Fattah al-Sissi a affirmé hier dans une allocution à la télévision publique que son pays "se réserve le droit de répliquer de la manière et au moment adéquat" à la décapitation de chrétiens égyptiens capturés en Libye.
Sur la vidéo, des hommes portant des combinaisons orange, semblables à celles d’autres otages exécutés ces derniers mois en Syrie par le groupe djihadiste, sont alignés sur une plage les mains menottées dans le dos, avant que leurs bourreaux ne les décapitent au couteau.
Le mois dernier, la branche libyenne du groupe Etat islamique avait affirmé avoir kidnappé 21 coptes égyptiens et Le Caire avait confirmé que 20 de ses ressortissants avaient été enlevés en Libye lors de deux attaques distinctes.
Sur la vidéo, on ne voit avec certitude que l’exécution de 10 hommes, sans pouvoir dire s’il y a d’autres suppliciés ou non. La dernière livraison du magazine en anglais du groupe Etat islamique, Dabiq, comporte toutefois un article sur l’enlèvement de 21 coptes égyptiens, qui est illustré par des images très similaires à celles contenues dans la vidéo diffusée hier, ce qui laisse penser que l’exécution de masse a eu lieu avant la sortie jeudi du magazine.
Un des bourreaux masqués s’adresse en anglais à la caméra en brandissant un couteau et déclare : "Aujourd’hui, nous sommes au sud de Rome, sur la terre musulmane de la Libye, cette mer dans laquelle vous avez caché le corps du cheikh Oussama ben Laden, nous jurons devant Allah que nous allons la mêler à votre sang".