La violence regagne du terrain en Centrafrique. Au moins 17 personnes sont décédées lors des affrontements entre deux factions de l’ex-rébellion Séléka.
Les violences reprennent et se confirment en Centrafrique. Le mardi 26 août dernier, près d’une vingtaine de combattants ont trouvé la mort lors de violents affrontements entre deux factions rivales de l’ex-rébellion Séléka à Bambari, dans le centre du pays.
Un officier de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force africaine sous mandat de l’ONU a fait une déclaration qui a été reprise dans Le Monde. "Au moins dix-sept personnes, toutes des ex-combattants Séléka, ont été tuées lundi dans de violents affrontements qui ont éclaté dans le centre de Bambari entre deux groupes armés. Il s’agit d’un bilan qui reste provisoire vu l’intensité des combattants et de l’armement utilisé. Certains ont utilisé des lance-roquettes", a-t-il annoncé.
L’on connaît que l’un des deux groupes appartiendrait au général Joseph Zoundéko, chef d’état-major de l’ex-coalition Séléka, installé à Bambari. L’autre serait sous la direction du général Ali Djarras, incluant des Peuls armés. En revanche, les raisons de cet affrontement restent encore dans l’ombre malgré cette affirmation d’une source proche de l’ex-coalition "les relations entre les différentes factions connaissent une certaine tension liée à la perception de dividendes provenant des sociétés de téléphonie mobile par un camp au détriment des autres".
Après une prise de pouvoir à Bangui en mars 2013 avant d’en être chassée en janvier 2014 suite à l’intervention des forces française et africaine, Séléka continue d’afficher une division considérable sur le plan politique et militaire. Ces nouvelles scènes de violences ont de nouveau enfoncé la ville de Bambari dans la détresse et la frayeur. "De nombreux habitants qui tentaient de quitter leur lieu de refuge ont regagné les sites des déplacés", a déclaré l’officier de la Misca dans Le Monde.
En juin et juillet, de violents affrontements ont eu lieu dans cette ville, devenue siège de l’ex-coalition Séléka qui a installé son nouvel "état-major" en mai. Sur le devant de la scène s’opposaient les milices antibalaka à dominante chrétienne et l’ex-Séléka, majoritairement musulmane. Selon les chiffres sortis par le bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires, Bambari dispose de près de 30 000 déplacés. Les acteurs principaux de la crise - Séléka et antibalaka -, ont signé à la fin du mois de juillet à Brazaville un accord de cessez-le-feu. Apparemment cet accord n’a pas été respecté à plusieurs reprises sur le terrain.