Letchis, fruit de la passion, ananas… Nos fruits stars seront-ils présents sur les tables métropolitaines pour Noël ? Si l’an dernier 3500 tonnes ont été exportées, cela pourrait être moitié moins cette année, voire pire, en raison du retour des motifs impérieux. Moins de voyageurs égale moins d’avion et donc moins de fret.
Même si aujourd’hui La Réunion ne connaît pas le confinement, celui de la Métropole a de lourdes conséquences sur la vie économique réunionnaise, notamment dans le domaine de l’exportation de fruits.
"Les compagnies aériennes s’apprêtent à annuler beaucoup d’avion passagers, peut-être plus de la moitié. Vu que ces appareils transportaient nos fruits en fin d’année et que c’est notre période la plus importante, on ne sait plus quoi faire", déplore David Cayrou, représentant de la société Boyer.
Des solutions sont envisagées pour pouvoir continuer à exporter malgré le confinement dans l’Hexagone, mais elles sont trop coûteuses selon cette entreprise.
"Aujourd’hui les compagnies nous proposent de faire des avions décommercialisés, c’est-à-dire des avions passagers sans passager. Mais cela a un coût car ils demandent aux professionnels exportateurs de compenser le prix des passagers avec le prix du fret."
L’annonce de ce nouveau confinement en Métropole est un coup dur pour les producteurs qui se battent chaque année pour avoir plus de fret et ainsi exporter plus de fruits.
"Beaucoup d’agriculteurs et de structures se sont professionnalisés et adaptés à la situation, notamment aux problématiques de manque de fret. Aujourd’hui, c’est un coup très difficile qui peut mettre à zéro la filière", appréhende Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre d’Agriculture.
De novembre à janvier, cette entreprise réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires. Elle exporte 1 100 tonnes de fruits chaque année à cette période. Les prochaines semaines vont être décisives pour ces professionnels.