Le parquet a révélé hier un double homicide "d’une cruauté rare" qui s’est joué dans le Vaucluse. Une femme a torturé à mort deux hommes avant d’incendier leurs corps.
Terrible drame dimanche 28 octobre au cœur du village de Pontet, dans le Vaucluse. Selon le parquet, une femme a avoué être l’auteur de plusieurs coups de couteau mortels sur ses deux voisins, qu’elle a ligotés et torturés pendant plusieurs heures avant d’incendier leurs corps.
Ce double homicide "d’une cruauté rare" aurait été perpétré sur fond d’"alcool" et de "domination". La suspecte serait une Coréenne de 40 ans, qui fait l’objet d’une procédure d’expulsion. Interrogée, elle a reconnu avoir commis ces crimes au motif qu’"elle ne supportait plus la présence de ces deux hommes décrits comme des marginaux ayant des conduites addictives, souvent alcoolisés, qui l’importunent fréquemment".
C’est le procureur de la République à Avignon, Bernard Marchal, qui a relaté ces faits lors d’un point de presse organisé mardi après-midi au tribunal de grande instance d’Avignon.
La femme s’en était prise à ses deux voisins depuis jeudi soir. Elle les a ligotés et blessés à coups de couteau et de marteau à de multiples reprises. Après plusieurs heures de torture, les deux hommes ont succombé : le premier est mort des suites d’un étouffement dans la nuit de jeudi à vendredi, et le second est décédé samedi matin.
Les deux victimes, âgées d’une cinquantaine d’années, étaient sous l’emprise de l’alcool au moment des faits, selon les résultats des autopsies pratiquées lundi après-midi. Le procureur d’Avignon a également estimé que les quinquagénaires étaient ‘sous la domination’ de leur présumée meurtrière.
"Ils subissaient des faits de violence de cette femme sans se défendre, il semble qu’ils avaient un lien de domination vis-à-vis d’elle-même", commente le procureur Bernard Marchal.
La ‘Coréenne’, ‘un petit bout de femme frêle’, a attendu dimanche après-midi pour incendier les deux corps. Puis elle a été arrêtée dans la soirée-même suite au témoignage d’une personne à qui elle a confié ses actes.
Mardi soir, le parquet d’Avignon a prévu d’ouvrir "une information criminelle pour double homicide volontaire aggravé par la commission d’actes de torture et de barbarie".
L’accusée n’était pas à ses premiers actes de violences mais ne possède aucun antécédent judiciaire. "Elle est connue pour être violente mais elle n’a pas été condamnée pour des faits de cette nature", affirme le colonel Bruno Rogiuez, commandant en second de la gendarmerie de Vaucluse.
"Des actes de torture et de barbarie de ce niveau sont heureusement peu fréquents. Ce qui est hors normes, c’est l’emprise de cette femme sur ces hommes pour qu’ils se mettent en situation de danger", souligne le procureur d’Avignon, qui s’est dit étonné de voir "le décalage entre l’apparence de cette femme et la gravité, la cruauté et la répétition des faits".
De leur côté, les enquêteurs ont été intrigués par l’attitude ‘froide et détachée’ que la femme a affichée lors de son interrogatoire.
L’enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie d’Avignon avec l’appui de la section de recherches de Marseille. A noter que l’auteur du double meurtre risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Sources : Europe 1, Libération