Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la consommation en alcool est excessive lorsqu’elle dépasse 40g/jour (3 verres) pour les hommes et 30g/jour (2 verres) pour les femmes. Comment aider un alcoolique à se défaire de son addiction ?
L’alcoolo dépendance est une des addictions les plus fréquentes et touche toutes les classes sociales. Actuellement, environ 76 millions de personnes (tout âge confondu) ont des problèmes liés à la consommation d’alcool tels qu’une consommation excessive ou une dépendance à l’alcool. Pourtant, c’est la troisième cause de mortalité avec 45000 décès par an dans le monde.
En sachant qu’une intoxication aigüe peut entraîner un coma éthylique, une cure de sevrage permettra de prendre conscience de la dépendance et de concrétiser par la suite l’étape de guérison. Le sevrage se définit comme l’arrêt de la prise d’alcool, qu’il s’agisse d’une démarche volontaire d’arrêt de l’intoxication, ou d’un arrêt accidentel.
L’objectif de la cure de sevrage est de permettre un arrêt de la consommation d’alcool sans souffrir des symptômes de sevrage (sueurs, tremblements, nausées, vomissements, sensation de fatigue, hallucinations, troubles de la conscience ou convulsions). Elle s’adresse à des personnes motivées, avec un objectif clair : abstinence totale et prolongée, ou contrôle de la consommation.
Quand entamer un sevrage ? Quand vous vous sentez prêt. Reconnaître la maladie peut prendre du temps. Vous devez aussi être rassuré : aujourd’hui, on sait empêcher l’apparition des symptômes du manque. Avant de vous lancer, récoltez toutes les informations disponibles sur le sevrage et l’abstinence. Vous devez bien savoir ce qui vous attend pour être encore plus fort au moment de passer à l’action.
Le sevrage alcoolique peut se dérouler lors d’une hospitalisation courte, mais le plus souvent elle peut se réaliser en ambulatoire (en restant chez soi), avec des consultations médicales régulières.
D’ailleurs, le sevrage à domicile a un large avantage : vous n’êtes pas coupé de votre milieu. Lors d’un sevrage ambulatoire, un arrêt de travail est fréquent. Le médecin passe chez vous les trois premiers jours. Ses visites sont ensuite un peu plus espacées et vous pouvez le joindre à tout moment.
Parallèlement, un sevrage à l’hôpital ou dans un centre de cure est conseillé si vous avez déjà suivi une cure chez vous mais celle-ci a échoué, vous êtes dépendant à d’autres substances, votre environnement familial ne vous aide pas à décrocher ou votre dépendance à l’alcool est très forte. Le corps médical saura choisir ce qui est le mieux pour vous. La durée d’hospitalisation varie d’une semaine à trois. Tout comme le sevrage à domicile, vous devez être bien préparé à ne plus boire d’alcool une fois la porte de l’établissement passée.
Dans tous les cas, dès le premier jour de la cure, le mot d’ordre, c’est zéro alcool. Le médecin peut vous prescrire des médicaments : des anxiolytiques, des tranquillisants, des produits qui vous dissuadent de boire ou qui diminuent l’attirance pour l’alcool. Bien vous hydrater, c’est aussi important. Au bout d’une semaine, vous n’êtes plus physiquement dépendant. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant. Votre combat contre l’alcool ne fait que commencer.
Pour prévenir les complications du sevrage, les médecins préconisent une hydratation abondante (3 l d’eau par jour), des vitamines (B1, B6, PP) et des médicaments anxiolytiques pendant une durée limitée et à faible posologie. Un soutien psychothérapeutique est crucial, car d’une part l’alcool est dépressogène (induit une tristesse de l’humeur), et d’autre part sa consommation est souvent utilisée comme une façon de s’échapper aux situations complexes de la vie. Ce soutien permet aussi d’apprendre des méthodes permettant de lutter dans les moments où l’envie d’alcool redevient intense.
Qu’est-ce qui va vous aider à faire diversion quand vous auriez envie d’un verre ? A vous de trouver la meilleure parade : vous aérer, faire du sport, demander à un proche de vous changer les idées. Pour mettre toutes les chances de votre côté, n’hésitez pas à solliciter de l’aide : médecin, psychologue, famille, amis, psychothérapeute, associations d’anciens buveurs, personne n’est de trop. Dites-vous que vous allez y arriver.