La spasmophilie est une pathologie typiquement française, tout au moins pour sa dénomination. Alors qu’en France la spasmophilie est un syndrome, elle est considérée comme un symptôme dans les autres pays.
Elle n’est pas une maladie mais un ensemble de symptômes liés à un comportement, donc un syndrome. Elle correspond à une réaction de peur mais qui se produit de façon inappropriée par rapport à l’environnement.
La spasmophilie est en fait la conséquence d’une hyperventilation. Celle-ci est provoquée par une tension nerveuse (le stress) non contenue. Les médecins parlent aussi de crise de tétanie. Mais les deux ne doivent pas être confondues : la tétanie est une maladie clairement caractérisée par des crises de contractures musculaires. Les médecins considèrent aussi que la spasmophilie est due à une carence chronique en magnésium et en calcium.
Pour mieux comprendre l’état de spasmophilie, les médecins s’accordent à dire qu’elle est un syndrome associant un état anxieux (appréhension et grande inquiétude) et une hypersensibilité (façon exagérée de ressentir ou de réagir à une situation). La spasmophilie regroupe donc des troubles à la fois psychologique et physiologique. Ces troubles ne sont pas constants, ils apparaissent et disparaissent, variant d’un jour à l’autre, en fonction de l’état de santé et d’émotivité de la personne.
Généralement, nous retrouvons chez les spasmophiles les symptômes suivants : une sensation de chaleur, de froid, de frissons et de tremblements. Mais aussi, une sensation de perte de connaissance (sans pour autant la perdre), des palpitations, des picotements au niveau des doigts et des lèvres.
Toutefois, les médecins distinguent les symptômes physiques des symptômes psychologiques. Côté physiologiques : maux de tête, bourdonnements d’oreilles, boule dans la gorge, troubles digestifs, vision floue et douleurs musculaires notamment dans le cou ou le dos. Côté psychologiques : une forte irritabilité, la nervosité, les phobies, les problèmes de concentrations et la manque de confiance en soi.
Ces états peuvent se manifester de manière aiguë, sous forme de crises marquées par une angoisse intense. Mais ils peuvent aussi se manifester de manière chronique entraînant insomnie, fatigue, oppression et faiblesse musculaire.
Beaucoup de spécialistes s’accordent à dire que la spasmophilie est très probablement « transgénérationelle », autrement dit héréditaire. Mais aussi, qu’elle se manifeste par une grande dépendance à l’environnement et une vulnérabilité aux stress, le plus souvent présent dès la naissance.
Elle touche en majorité les femmes (75% environ). Cela s’explique par le fait que, physiologiquement, la femme est soumise à de plus fréquentes et intenses adaptations, en raison des fluctuations hormonales. Mais également, par le fait qu’elle a une sensibilité émotionnelle particulière.
En plus de ces facteurs héréditaires et hormonaux, les médecins recensent généralement trois principaux facteurs de risque : problème d’hyperventilation, un déficit dans l’organisme (magnésium, phosphore, calcium) et bien sûr le stress.
Existe-t-il alors des préventions ? Tout comme le stress, il n’y a pas de remèdes miracles. En fait, étant donné que chaque personne réagit différemment, ce sera à chacun de trouver et de comprendre les éléments qui poussent aux crises de spasmophilie afin de mieux pouvoir la contrer. Généralement, les médecins préconisent d’agir sur trois grandes axes. A commencer par une alimentation équilibrée, ensuite par la pratique d’une activité physique régulière et enfin apprendre à se détendre et à gérer le stress.