Généralement d’origine alimentaire, le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est potentiellement grave pour les personnes aux âges extrêmes de la vie. Zoom sur les recommandations du ministère de la santé sur cette maladie à déclaration obligatoire dans le cadre des toxi-infections alimentaires collectives.
Bien que rare en métropole, le ministère de la santé a dressé un dossier sur le syndrome hémolytique et urémique (SHU) qui est la principale cause des insuffisances rénales aigües chez les enfants de moins de 3 ans.
Mode de contamination
La contamination est le plus souvent alimentaire notamment par ingestion d’un aliment consommé cru ou peu cuit. La viande de bœuf, en particulier hachée, est le plus souvent la cause.
Le lait cru et les produits à base de lait cru contaminés peuvent également le transmettre. Exceptionnellement, les légumes crus et l’eau non traitée (eau de puits par exemple) contaminés pas des déjections animales peuvent en être la cause.
Par manque de mesure d’hygiène, le syndrome hémolytique et urémique peut être transmis par voie oro-fécale.
Les contacts directs avec des animaux contaminés ou leurs déjections peuvent également être en cause.Il est à noter que la dose infectante est très faible.
Manifestation et diagnostic du syndrome hémolytique et urémique
Le syndrome hémolytique et urémique typique se manifeste par un épisode de diarrhée souvent sanglante, pouvant évoluer dans 10 % des cas vers une anémie hémolytique, une thrombopénie (baisse des plaquettes) et une insuffisance rénale aiguë. Néanmoins, le taux de mortalité est faible, 1% en France.
Pour confirmer ou infirmer la maladie, il faut prélever les selles du malade dans les 6 jours après le début des symptomes. Le diagnostic peut se faire par coproculture permettant l’isolement et l’identification complémentaire du sérogroupe en cause, ou par PCR (technique d’amplification génique). Eventuellement, le diagnostic peut se faire par sérodiagnostic.
Le traitement d’un patient atteint de ce syndrome se fait en milieu hospitalier avec des mesures symptomatiques, en particulier, dialyse et transfusion.
Prévention
Pour prévenir le SHU, le ministère de la santé recommande de :
-Respecter la chaîne du froid : ne jamais consommer un produit, surtout les viandes hachées, décongelé puis recongelé
-Bien cuire les viandes de bœuf. Pour la viande hachée de bœuf, il faut la cuire à cœur. Plus précisément, il faut vérifier que le centre de la viande ne soit plus rosé.
-Ne jamais donner du lait cru aux enfants de moins de 3 ans. Cette recommandation vaut également pour les produits à base de lait cru : beurre, crème fraîche et fromages.
-Se laver les mains systématiquement avant la préparation des repas, en sortant des toilettes ou après avoir changé les couches d’un nourrisson.
-Laver soigneusement les légumes et différentes herbes aromatiques surtout lorsqu’ils sont consommés crus
-Bien réchauffer et manger de suite les plats cuisinés
-Ne jamais donner aux enfants de l’eau non traitée (eau de puits)
-Les aliments cuits doivent être conservés séparément des aliments crus
-Laver soigneusement le plan de travail et les ustensiles de cuisine qui ont été en contact avec de la viande crue
En dehors des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), le SHU n’est pas une maladie à déclaration obligatoire. Toutefois, quand il entre dans les critères de déclaration des TIAC, le foyer doit être signalé sans délai et par tout moyen approprié au Médecin Inspecteur de Santé Publique de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales, par le clinicien ou le responsable du laboratoire.
Source : Ministère de la santé