Dans le ventre maternel, les bébés poussent chacun à leur rythme. Quand parle-t-on de retard de croissance ? Comment est-il diagnostiqué ?
Lorsqu’un fœtus a une taille insuffisante pour son âge gestationnel, on parle de retard de croissance intra-utérin (RCIU) ou hypotrophie fœtale. Le fœtus a un poids en dessous des normes qui reste inférieur à 2,5 kg pour une naissance à terme. Environ 10% des bébés sont dans ce cas.
Le diagnostic d’un RCIU
Pendant la
grossesse, c’est la mesure de la hauteur utérine et les échographies qui permettent de vérifier si le fœtus se développe harmonieusement. La mesure de la hauteur utérine s’agit de la distance entre le pubis et le fond de l’utérus (la partie la plus haute), mesurée à chaque visite prénatale avec un mètre de couturière. Elle est comparée avec la hauteur utérine moyenne, obtenue en multipliant par quatre le mois de la grossesse. Ainsi, à 6 mois, la hauteur utérine moyenne est de 24 cm (6x4). Lorsque cette mesure est trop basse ou trop haute, une échographie de contrôle peut être nécessaire.
Lors de l’échographie, trois paramètres sont relevés par le médecin : le diamètre bipariétal (la distance entre les deux os latéraux du crâne), la longueur des fémurs et la circonférence de l’abdomen. Il les reporte ensuite sur des courbes de croissance de référence. C’est au troisième trimestre de la grossesse que la plupart des retards de croissance intra-utérins sont dépistés. A savoir qu’un bébé de 28 semaines (7ème mois de grossesse) devrait peser environ 1,7kg et non 700 g.
Les causes d’un RCIU
Ce type de retard de croissance peut avoir des origines différentes. Elles peuvent venir de la mère : la consommation de tabac, d’alcool ou de drogue, la consommation de médicaments contre-indiqués pendant la grossesse, une malnutrition, une prise de poids insuffisante de la maman, une hypertension maternelle, une toxémie, un surmenage physique ou encore une atteinte virale ou parasitaire contractée par la future maman (rubéole, cytomégalovirus, varicelle, toxoplasmose).
Mais, les causes peuvent également venir du fœtus lui-même. Il pourrait s’agir d’un mauvais fonctionnement du placenta, une anomalie du cordon ombilical, une malformation fœtale, une anomalie chromosomique (trisomie 21) ou une grossesse gémellaire (plusieurs fœtus). L’hérédité peut également avoir une incidence. Pour évaluer un retard de croissance, les médecins prennent en compte les caractéristiques génétiques des parents, leurs poids et taille, le fait qu’il y ait déjà eu des bébés petits dans la famille.
Les mesures à prendre
Il faut distinguer un retard de croissance modéré d’un retard sévère. Dans le premier cas, le fœtus est un peu en dessous des courbes. Mais s’il continue de grossir et de grandir, et donc que sa « dynamique » de croissance est bonne, ce n’est pas très inquiétant. Une surveillance s’impose tout de même pour évaluer son bien-être. Si le fœtus bouge fréquemment, la grossesse peut aller jusqu’au neuvième mois. En revanche, si le retard de croissance est sévère, les médecins peuvent être conduits à provoquer la naissance. Même prématurément, pour éviter au fœtus des séquelles neurologiques. La plupart du temps, une césarienne est pratiquée pour épargner au bébé toute souffrance pendant le travail.
Certains de ces enfants se développent plus lentement durant leur petite enfance et il peut exister un petit retard intellectuel. La croissance de l’enfant doit alors être suivie de près pour lui assurer une bonne santé physique et intellectuelle.