Le glaucome est une maladie du nerf optique liée le plus souvent à une augmentation anormale de la pression oculaire. Maladie redoutable, elle évolue silencieusement, sans douleur et ne présente ni symptôme, ni perte de vision. Les médecins estiment ainsi qu’une personne sur deux atteintes de glaucome reste dans l’ignorance jusqu’à ce qu’il soit trop tard : quand le champ visuel commence à diminuer, la vision perdue ne peut pas être regagnée.
Pour bien comprendre la maladie, il faut savoir que le liquide clair appelé humeur aqueuse qui circule dans la chambre antérieure de l’œil détient plusieurs rôles majeurs, mais le plus important est qu’il régule la pression intraoculaire par sa circulation constante (entrée et sortie). Si un obstacle vient à contrarier cet écoulement (en partie ou totalement), il y a hyperpression et c’est ce phénomène qui cause des dégâts sur les nerfs et les fibres optiques conduisant ainsi au glaucome.
Selon le niveau d’empêchement de l’écoulement de ce liquide, il existe plusieurs types de glaucomes. Les médecins parlent de glaucome à angle ouvert (le plus répandu) lorsque l’évacuation est partielle, en raison d’une obstruction. L’hyperpression s’installe peu à peu, mais la maladie peut rester longtemps inaperçue (dix à vingt ans) d’où la qualification de glaucome chronique.
Le glaucome est qualifié d’aigu ou à angle fermé, lorsque l’écoulement de l’humeur aqueuse est totalement stoppé. Il se manifeste par une brusque montée de la pression oculaire. Une violente douleur, une vision floue et un rougissement de l’œil en sont les symptômes. Un traitement est impératif dans les heures qui suivent car une perte définitive de la vue est à craindre. Il y a également le glaucome congénital, frappant les nouveau-nés ou ceux un peu plus âgés.
Il est facilement reconnaissable par des signes tels qu’un larmoiement quasi permanent, un contour flou de l’iris et une sensibilité particulière aux sources lumineuses. Par ailleurs, les facteurs de la maladie sont nombreux mais voici les plus récurrents : l’âge, les maladies de l’œil, les blessures graves, les maladies ayant des répercussions sur la vue (diabète ou hypertension). Mais dans 20% des cas, les personnes atteintes de glaucome ont des antécédents familiaux.
Comme les causes ne sont pas vraiment précises, il est recommandé de le dépister suffisamment tôt. L’ophtalmologiste sait comment l’empêcher de progresser et de s’aggraver. C’est pourquoi les médecins recommandent de se faire dépister dès 45 ans (40 ans si un membre de la famille est déjà atteint) pour ne pas risquer de devenir aveugle à cause d’un dépistage tardif.
L’ophtalmologiste mesure donc la tension oculaire pour vérifier s’il n’y a pas une hypertonie. C’est une élévation de la pression oculaire qui a pour conséquence d’écraser et de dégrader le nerf optique. Il mesure également le champ de vision et fait un fond d’œil pour mieux voir l’état du nerf optique.
Par ailleurs, veillez à bien protéger vos yeux des rayons ultraviolets du soleil en portant des lunettes protectrices. Éviter l’utilisation de certains médicaments comme ceux contenant de la cortisone généralement utilisés pour dérougir les yeux.
Certes, il n’est pas encore possible de régénérer un nerf optique dégradé par le glaucome, mais lorsque la maladie est dépistée suffisamment tôt, elle est ralentie dans son évolution et empêchée d’atteindre un stade trop handicapant. Le traitement consiste, dans 80 % des cas, à réduire la pression exercée sur le nerf optique à l’aide d’un collyre que vous instillez dans les yeux plusieurs fois par jour, à heures régulières.
Si le collyre ne donne pas de résultat, l’ophtalmologiste peut avoir recours au laser ou à la chirurgie, pour « drainer » le liquide qui fait pression sur le nerf optique.
Le glaucome est une maladie liée à l’âge qui évolue lentement et progressivement. Sachant que l’on perd déjà 6 000 fibres visuelles par an, mettre un coup de frein au vieillissement accéléré de nos yeux grâce à une visite préventive chez l’ophtalmo peut être considéré comme une chance à saisir.