Tout savoir sur la dyspraxie, les signes qui ne trompent pas et la meilleure manière d’assister un enfant qui en soufre.
La dyspraxie est un
trouble de l’apprentissage qui touche environ 6% des enfants en âge scolaire. C’est surtout une défaillance au niveau du développement moteur, empêchant l’enfant de réaliser tout ce qui relève de l’automatisme pour d’autres.
Quels sont les signes qui doivent vous alerter ?
- Sa maladresse : que ce soit en classe ou à la maison, l’enfant renverse ou casse la plupart des objets qu’il touche. Il peut aussi tomber et se cogner un peu trop souvent.
- Les découpages sont un calvaire pour lui car, non seulement, il ne sait pas se servir correctement d’une paire de ciseaux, mais aussi parce qu’il a beaucoup de difficulté à suivre les consignes. Si on lui demande de couper les pourtours d’un dessin ou de suivre les lignes, cela lui demandera trop d’efforts et il va vite abandonner de peur de paraître « incapable » devant ses copains de classe.
- S’habiller est également un geste qu’il ne parviendra pas à faire tout seul bien qu’il soit déjà en âge d’être plus autonome. Soit il confond le devant – derrière, soit il n’enfile pas ses vêtements dans l’ordre normal et oublie souvent qu’il faut mettre le slip avant le pantalon. Et tout se corse au moment de boutonner ou de nouer les lacets.
- En classe, l’enfant bute souvent sur les lettres obliques, type W ou N, et écrit de manière brouillonnée (grosseur anormale…). Il aura aussi du mal à reproduire ce qui est écrit au tableau.
- Si attraper et lancer un ballon sont des gestes que tout enfant devra pouvoir exécuter sans trop de difficulté, un dyspraxique s’y prendra très mal. Son problème l’empêche de manipuler les objets aisément et son cerveau coordonne mal ses mouvements à tel point que même le fait de pédaler à vélo lui serait presque impossible.
- La même difficulté peut aussi se manifester lors des récitations et des chants. Il participera bien entendu mais son rythme sera très décalé par rapport à ses camarades. Il se peut aussi qu’il s’invente de nouvelles paroles car il a du mal à retenir celles proposées par son professeur.
- Et tout ce qui révèle de défi lui fait peur. Il détestera alors les compétitions sportives, les dictées…Bref, toutes les activités qui le feront confronter à d’autres enfants de son âge.
Les signes d’une dyspraxie peuvent se manifester à des degrés très différents. Quoiqu’il en soit, il ne faut pas le confondre à une mauvaise volonté ou à un retard intellectuel. Un enfant dyspraxie a la même intelligence que les autres enfants de son âge, sauf qu’il développe des problèmes de manipulation et de coordination. Des difficultés qu’il pourrait surmonter s’il est bien accompagné.
Comment vous pouvez l’assister ?
D’abord, évitez de le blâmer, cela ne fera que renforcer l’image négative qu’il se fait déjà de lui-même. Ce qui signifie aussi que vous devez vous abstenir de le comparer constamment à ses camarades ou à ses frères et sœurs.
Si le diagnostic est confirmé par un pédopsychiatre, informez les responsables de son école afin qu’ils prennent en charge différemment votre enfant, comme privilégier l’évaluation orale plutôt que l’écrit, lui proposer des photocopies au lieu de le contraindre à copier les leçons…
Dans son placard, privilégier les vêtements qui comportent des motifs sur le devant afin qu’il ait des repères lorsqu’il doit s’habiller seul. Vous ferez de même avec ses sous-vêtements.
Encouragez-le fréquemment et faites-lui comprendre par vos propos, vos gestes, que vous reconnaissez les moindres efforts qu’il fournit quotidiennement.
Il appréciera aussi que vous lui rassurez de temps en temps. C’est seulement de cette manière qu’il parviendra à s’exprimer correctement sans lâcher le moindre détail.
Si manifestement le problème l’expose à un risque d’échec scolaire, le recours à des consultations spécialisées est fortement recommandé. La physiothérapie, l’orthophonie, l’éducation spécialisée ainsi que l’ergothérapie sont autant de techniques qui peuvent donner des résultats très satisfaisants dans ce genre de handicap. Renseignez-vous auprès d’un psychologue pour enfant afin qu’il vous oriente vers la méthode la mieux adaptée à son problème.